Durée : environ 50 minutes
Vous allez enrichir le modèle que vous avez écrit dans l’exercice de la Leçon 11. Vous pouvez reprendre votre modèle ou le corrigé : modelEco_bassinParisien_technique.gms.
« Un agriculteur du bassin parisien a une exploitation de 100 ha en grande culture. Il peut cultiver du blé tendre (bleT), du colza, de l’orge de printemps (orgeP), de l’orge d’hiver (orgeH) et du chanvre en production intégrée uniquement (chan).. Pour chaque culture, il peut choisir entre trois mode de conduite :
- Intensif (noté « intens ») : C’est la technique plus intensive en intrants chimiques. L’agriculteur pratique souvent un usage « préventif » des produits phytosanitaires. Autrement dit, il n’attend pas d’observer la maladie ou les insectes pour traiter.
- Raisonné (noté « rais ») : Ce sont des pratiques dites « raisonnées ». ». Les interventions de l’agriculteur sont décidées en fonction de l’observation dans la parcelle des maladies ou des présences de ravageurs. Les quantités utilisées sont adaptées à la situation.
- Protection intégrée (noté « protI ») : Ce sont des pratiques intégrant des mesures agronomiques prophylactiques contribuant à la baisse de la pression des bioagresseurs comme des raisonnements sur les dates de semis, le choix des variétés, les successions variétales sur une parcelle, etc… La protection intégrée renvoie aux méthodes développées sous le nom de « Integrated Pest Management » en anglais.
- Production intégrée au niveau du système de culture (notée « SystCI ») : ce mode de conduite introduit pour lutter contre les bioagresseurs des leviers agronomiques au niveau du système de culture, avec notamment un changement dans les rotations des cultures.
Pour chaque mode de conduite et pour chaque culture, on connaît le détail des charges variables en distinguant : dépenses en produits phytosanitaires (op_phyto), en engrais (op_engrais), en semences (op_sem) et de mécanisation (meca_MO) (carburants et amortissements).
Charges totales par culture (€/ha) et mode de conduite |
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aa Culture |
aa Type de charges |
Mode de conduite | |||
Intensif | Raisonné | Protection intégrée | Système de culture |
||
bleT | op_phyto | 142 | 112 | 73 | 59 |
bleT | op_engr | 192 | 187 | 168 | 168 |
bleT | op_sem | 50 | 50 | 30 | 30 |
bleT | meca_MO | 268 | 262 | 263 | 263 |
colza | op_phyto | 203 | 153 | 101 | 57 |
colza | op_engr | 170 | 157 | 139 | 131 |
colza | op_sem | 37 | 37 | 37 | 37 |
colza | meca_MO | 314 | 288 | 299 | 304 |
orgeP | op_phyto | 192 | 201 | 120 | 103 |
orgeP | op_engr | 149 | 147 | 133 | 133 |
orgeP | op_sem | 65 | 65 | 65 | 65 |
orgeP | meca_MO | 262 | 263 | 276 | 287 |
orgeH | op_phyto | 234 | 192 | 117 | 110 |
orgeH | op_engr | 166 | 164 | 147 | 147 |
orgeH | op_sem | 65 | 65 | 65 | 65 |
orgeH | meca_MO | 278 | 259 | 258 | 265 |
chan | op_phyto | – | – | – | 0 |
chan | op_engr | – | – | – | 162 |
chan | op_sem | – | – | – | 90 |
chan | meca_MO | – | – | – | 124 |
Pour chaque mode de conduite et pour chaque culture, l’agriculteur connait également les rendements espérés et les besoins en temps de travail.
L’agriculteur dispose de 2000 heures de travail par an.
Rendements (q/ha) par culture et mode de conduite | ||||
aa Culture |
Mode de conduite | |||
Intensif | Raisonné | Protection intégrée | Système de culture | |
bleT | 72,8 | 71 | 65 | 66 |
colza | 31 | 29 | 26,3 | 26 |
orgeP | 62,6 | 62 | 56 | 57 |
orgeH | 71 | 70 | 64 | 65 |
chan | – | – | – | 10,5 |
Temps de travail (heures par ha) par culture et mode de conduite | ||||
aa Culture |
Mode de conduite | |||
Intensif | Raisonné | Protection intégrée | Système de culture | |
bleT | 3,2 | 3,1 | 3,1 | 3,1 |
colza | 4 | 3,6 | 4 | 4,1 |
orgeP | 3,1 | 3,1 | 3,3 | 3,4 |
orgeH | 3,3 | 3 | 3 | 3,1 |
chan | – | – | – | 1,8 |
Les prix de vente des cultures sont : 180€/t pour le blé tendre, 365€/t pour le colza, 170€/t pour l’orge de printemps, 155€/t pour l’orge d’hiver et 320€/t pour le chanvre.
Nous avons vu que les agriculteurs pratiquent une rotation des cultures, pour des raisons d’organisation du travail en alternant cultures d’été et d’hiver et pour des raisons agronomiques notamment du fait des effets positifs d’une culture sur la suivante : structure et fertilité du sol, lutte contre les bioagresseurs etc.. Mais actuellement les rotations sont souvent courtes (avec quelques fois une même culture qui peut se succéder à elle-même) ce qui entraine la nécessité d’augmenter les apports en fertilisants et en produits de traitements phytosanitaires.
Nous allons intégrer les rotations dans le modèle.
Dans les modes de conduite « intensif » « raisonné » et « protection intégrée », la rotation doit respecter les règles agronomiques suivantes :
– les oléagineux ne peuvent pas revenir plus d’une année sur trois sur la même parcelle,
– les céréales ne peuvent pas être cultivées plus de deux ans de suite
– chaque céréale peut être cultivée au maximum sur la moitié de la surface cultivée par l’ensemble des céréales
La dernière rotation, celle du « système de culture intégrée » introduit la culture de chanvre pour allonger la rotation. L’allongement des rotations, en permettant qu’une culture revienne moins souvent dans la rotation, permet de lutter plus efficacement contre les bioagresseurs. Elle suivra les règles suivantes :
– les oléagineux ne peuvent pas revenir plus d’une année sur trois sur la même parcelle,
– sur la même parcelle, les céréales ne peuvent pas être cultivées plus d’une année
– chaque céréale peut être cultivée au maximum sur la moitié de la surface cultivée par l’ensemble des céréales
– le chanvre est cultivé une année sur six
L’objectif de l’agriculteur est de maximiser son revenu. »
1. Écrire le modèle
Introduisez ces contraintes de rotations dans le modèle
Suggestions :
– faire des calculs intermédiaires comme le total des charges et la marge brute
– utiliser les alias
– mettre toutes les rotations sous formes de proportion avec un diviseur commun (par exemple 12) pour pouvoir écrire des contraintes plus génériques
Attention aux divisions par zéro !
Vérifiez les réponses et l’écriture du modèle
2. Étudier un changement de prix
Nous allons faire plusieurs simulations pour étudier l’influence d’une augmentation des prix des céréales sur les choix d’assolement. Pour cela, dans le modèle, vous allez modifier le paramètre de prix. Les nouveaux prix sont :
Baisse des prix (Simulation 1) : 110€/t de blé, 210€/t de colza, 85€/t d’orge de printemps et 70€/ha pour l’orge d’hiver.
Hausse des prix (Simulation 2) : 230€/t de blé, 400€/t de colza, 195€/t d’orge de printemps et 160€/ha pour l’orge d’hiver.
Répondez aux questions suivantes :
Avec le changement de prix, quelles sont les nouvelles marges brutes ?
Les prix ont-ils une incidence sur les rotations ? Laquelle ?
Quels sont les nouveaux assolements ? Commentez la solution.
Vérifiez les réponses et l’écriture du modèle