Le semis direct
Le semis direct est l'action de semer sans aucun travail du sol, ni avant, ni en même temps!
Exemple :
A l'automne, s'il y a de la terre fine et un lit de semences chaud, pas besoin de travailler le sol, on peut faire un semis-direct (SD).
Il y a cependant d'autres facteurs à prendre en compte avant de passer au SD[1] :
le désherbage
la gestion mécanique de la surface (le sol doit être nivelé pour réaliser un SD[1] correct mais les sangliers peuvent empêcher cela)
la gestion des pailles (un semoir à disques va enfoncer les pailles dans les sillons tandis qu'un travail du sol permet une meilleure décomposition des pailles avant le semis)
la gestion mécanique des ravageurs (exemple des limaces : en exposant leurs œufs au soleil pour les détruire, ou encore des rongeurs en détruisant mécaniquement leurs nids).
Contrairement aux TCS[2], lors du SD[1] on se contente de placer la graine dans le sol au bon moment au bon endroit.
Le sol sans travail doit donc fournir un lit de semences favorable naturellement. Cela s'obtient par une bonne gestion des rotations[3] et des couverts.
Le réchauffement du sol va être un problème pour les cultures de printemps en particulier les plus précoces, alors que pour les cultures d'hiver cela pose moins de problème.
Attention : Quelques astuces
Un SD[1] est plus facile à réalisé si les chaumes de la culture précédente sont hauts et non arrachés :
On fauchera donc les céréales haut pour avoir des chaumes longs, et on fera de même en laissant les couverts debout et non broyés avant le semis.
Après le semis, on peut faire ou non un broyage des chaumes (conseillé voire obligatoire pour lutter contre les ravageurs, par exemple la chrysomèle pour le maïs).
Rappel : Les 3 types de semis direct
Le semis à la volée :
Le moins cher de tous, mais le plus aléatoire car la semence est exposée au soleil, au sec et aux granivores.
Le semis avec un semoir à céréales :
A dents : il peut y avoir un "effet râteau" s'il y a trop de végétation.
A disques : ces semoirs sont plus lourds et plus complexes et donc plus chers, mais permettent de passer dans des végétations très importantes.
Le semis avec un semoir mono-graine :
Ce semoir coûte plus cher car il s'agit d'une machine de précision.
On peut toute fois utiliser un semoir de précision conventionnel si on l'équipe correctement (par exemple avec des chasses-mottes rotatifs).
Remarque :
Des semoirs sont adaptés pour travailler rapidement, mais dans le cas d'un vrai semis direct dans un couvert, mieux vaut travailler à vitesse réduite (5 à 7 km/h) afin d'avoir un bon positionnement des graines dans le sol et peu de perturbation du sol.
Exemple : Vidéo de semis de maïs sous couverts sur le site de agriculture-de-conservation.com
Pour réaliser un semis direct mieux vaut avoir un semoir adapté.
L'interview d'une agricultrice en semis direct est disponible (SD)
Auteurs : Maëva BOURGEOIS, Elise Coquillart, Morgane COURNARIE, Claire FASSINO
Superviseurs : Matthieu ARCHAMBEAUD et Stéphane DE TOURDONNET