Amendement organique

Dans les techniques de contrôle des pathogènes du sol, on peut aussi mobiliser des techniques qui utilisent les régulations naturelles. Donc dans ces techniques pour favoriser les régulations naturelles, on trouve notamment l'apport d'amendement organique. Le principe, c'est d'apporter de la matière organique dans le sol, une matière organique plutôt fraîche, peu décomposée, qui va améliorer le fonctionnement biologique des sols, donc c'est le cas des fumiers, des engrais verts, des tourteaux. Les processus qui sont impliqués dans le contrôle des bioagresseurs, c'est d'une part la libération de composés biocides dans le sol, au cours de la décomposition de la matière organique. Alors ces composés biocides sont variables, c'est par exemple le cyanure d'hydrogène dans le cas de l'engrais vert à base de sorgho, ça peut être des alcaloïdes, c'est du glucosinolate dans le cas d'utilisation de l'engrais vert à base de Brassicacées.

Deuxième moyen d'action de la matière organique, c'est la stimulation de l'activité microbienne, et donc on va avoir un accroissement de la quantité de biomasse microbienne qui va entrer en compétition avec certains bioagresseurs.

Et enfin on a une troisième action indirecte qui est que l'amélioration des conditions de fertilisation, grâce à la matière organique, va améliorer la croissance des plantes qui vont être elles-mêmes plus à même de contrôler, limiter les attaques des bioagresseurs.

Au-delà de ces principes en fait on constate que les résultats dans la bibliographie sont assez variables, voire même contradictoires. L'apport par exemple de fumier, on a un certain nombre d'articles qui donnent... Qui indiquent des effets positifs des fumiers, enfin qui indiquent que les fumiers ont une action de contrôle sur certains bioagresseurs du sol, alors que d'autres articles vont montrer qu'il n'y a aucun effet. Donc évidemment, il faut essayer d'expliquer ces contradictions, les conditions d'efficacité sont très variables, d'une part suivant les pathogènes auxquels on s'intéresse et... Non seulement les espèces mais aussi les races par exemple, à l'intérieur d'une même espèce, et suivant les types d'amendements. Quelques exemples très simples... La question de la dose, d'amendement organique... Il est nécessaire pour avoir un effet biocide, donc contrôler les bioagressions du sol, il est nécessaire d'apporter des doses relativement élevées, par exemple 10 à 20 tonnes/ hectare de fumier. Or, ces doses sont souvent peu compatibles avec les cultures suivantes, parce qu'on va avoir un excès de matière organique, et donc un excès d'azote sur la culture suivante. Un autre élément qui joue sur l'efficacité, c'est le rapport C/N, carbone sur azote, on sait par exemple que l'efficacité nématicide des amendements organiques est supérieure pour des rapports C/N relativement faibles.

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