Nous allons maintenant revenir à la démarche collective qui a permis de concevoir des systèmes de culture alternatifs. Donc dans cette démarche, au départ on définit un cahier des charges pour différents types d'exploitations. Le cahier des charges, c'est-à-dire ce qu'on accepte de changer dans les systèmes de culture suivant les types d'exploitations. Selon qu'il s'agit d'une grosse exploitation ou d'une petite exploitation, d'exploitations qui sont surtout en circuits de commercialisation longs ou plutôt courts, on va avoir des cahiers des charges différents pour concevoir les systèmes de culture. Ce travail, cette première élaboration du cahier des charges s'est faite de façon collective avec le groupe d'experts.

Dans une deuxième étape, on identifie les combinaisons de techniques qui sont les plus intéressantes à priori. A partir des connaissances scientifiques on... Donc qu'on a recueillies dans la littérature, mais aussi à partir de toutes les connaissances plus empiriques qui sont détenues par le groupe d'experts. Donc on conçoit, on imagine des combinaisons de techniques intéressantes, a priori, et on doit les évaluer. Alors cette évaluation se fait sur plusieurs critères : est-ce que les nouveaux systèmes de culture sont productifs ? Intéressants au niveau de la productivité agronomique ? Est-ce qu'ils sont résilients ? Est-ce qu'ils ont une rentabilité économique suffisante ? Est-ce qu'ils sont compatibles avec l'organisation du travail ?

Cette liste n'est pas exhaustive, mais c'est déjà un certain nombre de critères dont il faut tenir compte pour évaluer les nouvelles combinaisons des techniques. Comment faire cette évaluation ? Eh bien d'une part à partir des experts, du groupe d'experts qu'on a constitué, qui vont donner une analyse à partir de leurs propres connaissances des exploitations de la région, mais aussi en utilisant un modèle, qui dans notre cas est un modèle qualitatif, donc à base de connaissances empiriques.

Une fois qu'on a évalué ces premières combinaisons de techniques, on est amenés à faire des adaptations, à les modifier pour qu'elles soient plus efficaces, mieux compatibles avec les contraintes des exploitations agricoles, et on entre donc dans une boucle d'évaluation/ reconception, jusqu'à définir des systèmes de culture qui nous paraissent véritablement pertinents, en tous cas au sein du collectif de travail.

Et la dernière étape consiste du coup à expérimenter ces systèmes de culture au champ, pour vérifier que le travail de conception qu'on a fait de façon théorique a effectivement une efficacité pratique.

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