Le maraîchage sous abri plus particulièrement, donc sous tunnel plastique est une situation assez explosive, du point de vue de l'usage des pesticides et du développement des maladies et en particulier des problèmes telluriques, c'est-à-dire des maladies qui se développent dans le sol. Alors pourquoi c'est un cocktail explosif ? D'une part parce qu'il y a sous tunnel plastique des successions de cultures qui sont très intensives. Sur ce schéma, on voit deux rotations relativement classiques, dans le sud de la France, sous tunnel, soit une succession de trois cultures de salades sur la période d'automne et d'hiver, donc on est en situation de monoculture, puisque l'année suivante les mêmes cycles de salades se répètent, et la seule espèce différente est l'utilisation de l'engrais vert en été pour restaurer un petit peu la matière organique dans le sol.
Un autre exemple un tout petit plus diversifié est la succession de deux salades sur la période d'automne et de début d'hiver, suivie d'une culture de solanacées ou de cucurbitacées, donc ici une culture de tomates sur cet exemple, culture longue qui va durer de mars à juillet ou août. On constate avec l'un ou l'autre de ces systèmes que les durées d'intercultures sont très courtes, en général entre deux cultures de salades, c'est de l'ordre d'une à deux semaines, un peu plus entre les cultures de salades et de tomates, et le fait d'utiliser des engrais verts en été fait que l'interculture est également relativement limitée sur la première situation avec trois cycles de salades successifs. D'autre part, comme je l'ai indiqué précédemment, cette rotation qu'on observe ici sur un an se répète d'année en année, on est donc en situation de quasi monoculture. D'autre part, les espèces qui sont utilisées sous abri sont relativement limitées. Il y a trois familles botaniques principalement, les cucurbitacées, ça va être les courgettes, les concombres, les melons par exemple ; les solanacées, avec en espèces phares les tomates, les aubergines, les concombres ; et les composées, avec les salades, laitues ou chicorées. Donc très peu de familles botaniques, ce qui veut dire assez souvent des maladies et des ravageurs similaires pour toutes ces espèces.