Les échanges de matériel végétal à l'origine de l'introduction d'organismes nuisibles

Les conditions abiotiques de la zone d'introduction

Les conditions climatiques 

Les conditions climatiques de la zone d'introduction (comme la température mais aussi la pluviométrie, le taux d'humidité, le vent, etc..) déterminent souvent le succès d'installation et de dissémination des organismes introduits. En effet, ces conditions agissent directement ou indirectement sur la survie des individus introduits à plus ou moins long terme, en relation avec leur biologie (multiplication, dispersion, survie). Par exemple le champignon Heterobasidion irregulare introduit depuis l'Amérique en Europe est mieux adapté aux étés méditerranéens secs que l'espèce européenne autochtone Heterobasidion annosum, ce qui se traduit par un potentiel de sporulation supérieur. Heterobasidion irregulare entraîne la mortalité des pins parasol en Italie ( Garbelotto et Patausso, 2012[1]).

Dans le cas d'espèces exotiques tropicales notamment, les conditions climatiques doivent être favorables tout au long de l'année. En effet, les températures hivernales, létales pour de telles espèces, constituent une des limites à leur installation à long terme, sauf en cas de survie dans des environnements chauffés pendant l'hiver comme les serres.

Des modèles climatiques ont été développés pour prédire les zones d'établissement potentielles d'une espèce en fonction des caractéristiques climatiques de son aire d'origine. Mais plusieurs exemples montrent que les caractéristiques climatiques de l'aire d'introduction dans laquelle une espèce s'est naturalisée ne sont pas forcément identiques à celles de son aire d'origine. Par exemple, Centaurea maculosa, espèce indigène en Europe centrale et méridionale est envahissante en Amérique du Nord. Dans la zone d'introduction, Centaurea maculosa est présente dans des zones plus sèches et aux températures plus faibles.

Les impacts potentiels des changements climatiques (élévation du CO2, modification des températures et de la pluviométrie) sur les risques invasifs d'organismes nuisibles et d'émergence de maladies font l'objet de nombreuses études. Si les aires de répartition et la biologie de certains organismes semblent pouvoir être directement modifiés, les conséquences sur les pathogènes de plantes sont difficilement prévisibles, du fait de la complexité des interactions en jeu.

Autres facteurs environnementaux

D'autres facteurs environnementaux peuvent fortement influencer les chances d'établissement et de dissémination des organismes introduits. On peut citer notamment les caractéristiques du sol, parmi lesquelles, le pH. Le pH joue un rôle important pour l'établissement d'espèces végétales ayant des préférences marquées (espèces acidophiles par exemple). Les autres facteurs sont la topographie, la structure du paysage agricole et naturel, etc...

  1. Garbelotto et Patausso, 2012

    Garbelotto, Matteo, et Marco Pautasso. « Impacts of Exotic Forest Pathogens on Mediterranean Ecosystems: Four Case Studies ». European Journal of Plant Pathology 133, nᵒ 1 (1 mai 2012): 101‑16. doi:10.1007/s10658-011-9928-6.

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