Nous sommes ici sur la commune de Lempdes, près de Clermont-Ferrand, et plus précisément à l'Unité de quarantaine. C'est une unité du Laboratoire de la santé des végétaux qui est lui-même un laboratoire de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail. L'unité de quarantaine a deux types de mission. Premièrement, des missions communes à toutes les unités du laboratoire de la santé des végétaux que sont l'expertise et la référence. Et nous avons une mission propre : réaliser la quarantaine végétale post-entrée. Cette quarantaine végétale post-entrée est régie par deux grandes directives européennes. D'abord, la directive 2000/29/CE liste un certain nombre de plantes prohibées, interdites d'entrée sur le territoire européen ; puis, la directive 2008/61/CE permet, elle, de déroger à cette première directive et d'autoriser ainsi l'introduction sur le territoire européen de ces plantes interdites, mais uniquement pour des raisons de recherche scientifique ou de sélection variétale. La directive 2000/29/CE liste un certaine nombre d'espèces dites prohibées, car jugées potentiellement porteuses d'organismes nuisibles présents ou non dans l'Union européenne. Le dispositif de quarantaine végétale est européen : tous les pays membres de l'Union pourraient avoir une station de quarantaine. Dans les faits, un certain nombre de pays en sont dotés — notamment la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, la France — avec des dispositifs parfois différents. Certains États, parce qu'ils sont trop petits ou parce que leur recherche est plus faible sur ces variétés, ne disposent pas de quarantaine végétale post-entrée. Ils peuvent, dans ces cas-là, passer par une quarantaine étrangère. L'unité de quarantaine se situe à Clermont-Ferrand. Cette situation est très heureuse car elle est loin des zones de production des espèces que l'on rentre dans notre station. Donc, en cas de rupture de confinement sur nos installations, on est assuré qu'un échappement d'un parasite de quarantaine détenu aura des difficultés à s'installer dans son environnement. Il y a deux types d'introducteurs : des chercheurs — recherche nationale ou privée — et des sélectionneurs de variétés. Nous rentrons à l'unité de quarantaine tous les types d'espèces prohibées et listées dans les directives 2008/61/CE et 2000/29/CE. Plus particulièrement, on entre des Prunus (pêchers, abricotiers, cerisiers), des Malus (pommiers), des Pyrus (poiriers), mais aussi de la vigne, de la pomme de terre, des agrumes, des noisetiers et parfois des kiwis. Nos installations peuvent recevoir entre 350 et 400 variétés par an ; nous sommes limités par nos installations. C'est notre agrément 2008/61/CE qui nous impose une limite. Lors des schémas de quarantaine, un certain nombre d'opérations sont réalisées sur les variétés entrantes et notamment des analyses de laboratoire ou visuelles. Si nous détectons un organisme réglementé, les rapports d'analyse sont délivrés au Sral (Service régional de l'alimentation) qui, lui, ne va pas lever la main sur le matériel, mais va nous demander de le détruire dans nos installations.

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