Une analyse du risque phytosanitaire (ARP) est une étude reconnue au niveau international qui permet de prouver que les mesures phytosanitaires prises par le ministère de l'Agriculture sont justifiées, qu'elles permettent en cas de litige entre un pays importateur et un pays exportateur de prouver que les mesures phytosanitaires prises l'ont été à juste titre. Il y a une normalisation des ARP au niveau international afin que ce document soit reconnu par tous les pays signataires de la Convention internationale pour la protection des végétaux. Il y a donc une norme à suivre pour rédiger une analyse du risque phytosanitaire. Très rapidement, cette analyse est établie à quatre niveaux. Nous étudions la probabilité d'entrée d'un organisme nuisible ; la probabilité de son établissement sur le sol français ; la probabilité de sa dispersion ; et la mesure de son impact potentiel. La réalisation d'une analyse du risque phytosanitaire (ARP) est extrêmement complexe. Elle requiert l'intervention de nombreux experts. On va s'intéresser aussi bien à la biologie de l'organisme qu'aux cultures menacées, qu'à des éléments climatiques ou de phytosociologie, etc. Pour cela, l'Anses dispose de comités d'experts spécialisés (CES) et également de groupes techniques (GT). Les ARP sont donc rédigés par des groupes techniques puis validés par le CES et, au final, le directeur général de l'Anses signe l'analyse de risque phytosanitaire qui est ensuite livrée au ministère de l'Agriculture. J'ai personnellement participé à des analyses du risque phytosanitaire. En 2014, j'ai ainsi fait partie d'un groupe de travail sur une analyse du risque phytosanitaire sur Drosophila suzukii, une mouche des fruits récemment introduite en France, mais qui menace également les départements d'outre-mer. L'ARP à laquelle j'ai participé portait sur le risque d'introduction de cette mouche à l'île de La Réunion. Une analyse du risque phytosanitaire se matérialise par des conclusions qui préconisent en général que l'organisme doit faire l'objet de mesures de gestion de risque. Nous livrons au ministère de l'Agriculture un document qui indique les risques biologiques de cette espèce, mais aussi les mesures qui peuvent être prises. Il peut s'agir de traitements phytosanitaires sur le sol français ou bien même d'obliger les pays qui exportent des marchandises vers la France à faire des traitements ou des surveillances spécifiques. L'ensemble des mesures qui peuvent être prises se retrouvent donc dans cette ARP.

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