En tant qu'établissement producteur de semences, puisque la prémultiplication équivaut à produire de la semence, nous sommes tenus de respecter un certain nombre de contraintes et de règlements définis par la réglementation bois et plants de vigne. Ces principales contraintes concernent le sanitaire, c'est-à-dire produire, planter des vignes dans des milieux sécurisés, à savoir des terrains où il n'y a jamais eu de vignes de préférence ou bien des parcelles qui ont accueilli anciennement des vignes mais qui ont été reposés pendant douze ans au minimum pour la multiplication et pendant vingt ans pour la prémultiplication. Voilà donc pour le repos du sol. Lorsque nous plantons une vigne, il faut que le milieu environnant, les parcelles attenantes, ne soit pas atteint, même en infime partie, de maladies graves comme la flavescence dorée ou le bois noir. Les services de FranceAgriMer contrôlent le milieu un an au minimum avant que nous plantions. La réglementation qui nous est imposée en tant que prémultiplicateur implique la tenue d'un registre de soins culturaux et de protection phytosanitaire sur notre verger de reproduction. Nous enregistrons systématiquement tout ce qui est fait sur ces parcelles et surtout tous les produits utilisés, qu'ils soient fongicides et surtout insecticides, pour se protéger des risques de contamination par les cicadelles de la flavescence dorée. Outre ce registre, nous avons aussi en autocontrôle, à savoir sous notre propre responsabilité, l'obligation de faire des prélèvements sanitaires l'hiver, souche à souche, sur notre parc de prémultiplication et ce, une fois tous les cinq ans au minimum, puis de les faire analyser par un laboratoire agréé afin de prouver que ce matériel est indemne de viroses graves, telles que le court-noué ou l'enroulement. Malheureusement, depuis le milieu des années 1980, le département de l'Aude, comme d'autres en France, a été envahi par la maladie de la flavescence dorée, phytoplasme transmis par des cicadelles infectieuses. Cette maladie est très grave et très contagieuse : si l'on récoltait des bois de reproduction atteints, tous les jeunes plants que l'on ferait avec seraient eux-mêmes malades, ce qui contribuerait à propager la maladie. Dans l'armada de réglementations qui nous est imposée, il y a, entre autres, un traitement obligatoire contre la maladie de la flavescence dorée. Cette maladie grave qui peut s'étendre rapidement est malheureusement présente depuis la fin des années 1980 dans l'Aude comme dans les départements voisins. En tant qu'établissement de semences, nous sommes dans l'obligation, en tant que responsables, de livrer du matériel indemne de cette maladie. Tout le matériel de base que nous produisons, soit dans nos propres plantations soit celui que nous vendons, est systématiquement traité à l'eau chaude. Cette obligation de traitement à l'eau chaude sur la production de matériel de catégorie base n'est pas imposée à la plupart du matériel utilisé par les vignerons français, à savoir tous les viticulteurs qui achètent des plants de vigne de catégorie certifiée. Pour l'instant, l'obligation ne s'étend pas à cette catégorie. En revanche quelques régions en France comme la Champagne ou la Bourgogne qui, ne souffrant pas de la maladie de la flavescence dorée sur leur territoire, ont demandé aux pouvoirs publics d'en être reconnus indemnes et ont donc imposé à leurs viticulteurs d'acheter des plants désinfectés par le procédé du traitement à l'eau chaude. Autrement dit, tout pépiniériste français ou étranger qui va livrer des plants de vigne de catégorie certifiée en Champagne ou en Bourgogne est tenu de connaître la loi et donc de traiter, au préalable, sa production de plants à l'eau chaude.

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