On part de prospections faites au vignoble soit dans des très vieilles parcelles où l'on a sélectionné des souches qui semblaient intéressantes, soit, depuis une quinzaine d'années, dans des conservatoires de clones, donc pré-selectionnés. Dans les deux cas de figures, on prélève les bois d'une seule souche pour assurer la traçabilité du mal. Quand le matériel arrive ici, il subit en premier lieu à un traitement à l'eau chaude — ce procédé faisant partie de nos procédures régulières pour tout matériel introduit ici. Après le traitement à l'eau chaude, on opère un premier tri sanitaire, un premier screaning ou par tests ELISA et, depuis quelque temps, par PCR. On teste les principales viroses afin d'opérer un premier tri : le court-noué ; l'enroulement 1, 2, 3, et maintenant un peu le 4, le 4 like ; la marbrure ; le GVR. À l'issue de ces tests, le matériel réputé sain est planté dans des containers. Il s'agit à chaque fois de deux ou trois boutures issues de la souche prélevée au vignoble dans le conservatoire. Ces clones dits candidats vont séjourner en container pendant le temps nécessaire à l'accomplissement de la sélection sanitaire par différentes méthodes, notamment par indexage, méthode de référence. Il existe, au niveau européen, un socle commun défini par un arrêté de 2006 qui liste les viroses graves (je dirais que c'est le plus petit dénominateur commun au sein de l'Union européenne) : le court-noué sous ses deux formes ArMV et GFLV ; l'enroulement sous les formes de sérotypes 1 et 3 ; ainsi que la marbrure et le fleck pour les variétés porte-greffes. Au niveau national, un règlement technique sorti en décembre 2013 adopté par la section Vigne du CTPS (Comité technique permanent de la sélection) précise ce qui doit être fait pour tout clone candidat à l'agrément. En l'occurrence, on définit une catégorie 1 pour des viroses dont le diagnostic est obligatoire et tout test positif éliminatoire. On parle non plus de court-noué GFLV et ArMV, mais de dégénérescence infectieuse ; on parle non plus d'enroulement 1 et 3, mais de maladie de l'enroulement. Ces infections étant éliminatoires pour les variétés greffons. En plus de celles-ci, le fleck reste éliminatoire pour les variétés porte-greffes. En plus, la catégorie 2 liste des viroses dont le diagnostic reste obligatoire, mais dont le test positif n'est pas nécessairement éliminatoire. Ce qui importe pour nous, c'est de posséder un profil sanitaire complet des clones candidats à l'agrément.

Jean-Michel Boursiquot

Nous essayons, en fonction de la législation européenne, de caractériser les clones sur une gamme beaucoup plus importante de viroses afin de mieux connaître le matériel végétal que l'on va diffuser. Nous travaillons également en fonction de certaines contraintes exigées par des pays importateurs, des pays tiers, dont la gamme de viroses est parfois plus restrictive. Mieux vaut donc connaître l'ensemble de l'état sanitaire du végétal.

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