Dans la capture d'écran du logiciel DEXi (cf. ci-contre), vous pourrez découvrir un exemple d'un modèle simple développé pour sélectionner les meilleurs candidatures pour un entretien d'embauche.

La figure ci-contre présente de manière schématique la structuration sur DEXi du problème décisionnel de la contribution au développement durable. Selon la terminologie DEXi, on retrouve dans cette arborescence, deux types de critères d'évaluation :

• les "critères basiques" (ou feuilles de l'arbre). Ces critères sont situés à l'extrémité des branches de l'arbre » (alignés à gauche sur la figure ci-contre). Ils correspondent aux variables d'entrée du modèle et sont renseignés par des indicateurs spécifiques. Chacun de ces critères correspond à une préoccupation élémentaire du développement durable comme la rentabilité, la maîtrise des pertes de nitrates dans les eaux, la complexité de mises en œuvre du système...

• les "critères agrégés" (ou « nœuds internes » de l'arbre). Ces critères permettent d'agréger pas à pas les informations comprises dans les critères de niveaux inférieurs jusqu'au critère "racine" intitulé « Contribution au développement durable », le résultat final et synthétique de l'évaluation des systèmes de culture. Ces critères peuvent être assimilés à des résultats d'évaluation intermédiaires.

Le logiciel DEXi repose sur l'utilisation de variables qualitatives, il est par conséquent nécessaire d'affecter pour chaque critère d'évaluation la gamme de valeurs que ces derniers pourront prendre. Ce travail a été préalablement effectué par les concepteurs des modèles d'évaluation en veillant notamment à :

• homogénéiser les intitulés de classes (très faible, faible, moyen,...)

• identifier un nombre de classes compatibles avec la précision dans le jugement qu'il est possible d'atteindre pour un critère basique considéré.

• augmenter progressivement le nombre de classes en fonction du degré de proximité d'un critère avec le critère racine de l'arbre afin d'augmenter le pouvoir discriminant du modèle. Ainsi, plus un critère d'évaluation est associé à un nombre élevé de classes qualitatives, plus les systèmes de culture évalués auront de chances d'être caractérisés par une classe différente.

• ne pas dépasser un nombre de classes critiques pour les critères afin de ne pas complexifier le processus d'agrégation dans l'arborescence (cf. partie 4).

Dans ce type de modèle, chaque critère basique correspondant à une préoccupation élémentaire et est renseigné par un indicateur. Selon leur mode de construction, on distingue trois types d'indicateurs :

1. les indicateurs fondés sur des variables calculées à partir de références technico-économiques (exemples : marge semi-nette, efficience économique) ou des références agro-environnementales en utilisant des modèles opérationnels (exemples : indicateurs INDIGO ® ). Pour ce type d'indicateur, les variables quantitatives calculées sont discrétisées en variables qualitatives compatibles avec le logiciel DEXi grâce à des valeurs-seuils. Par exemple, pour le critère « Rentabilité », les résultats du calcul de la marge semi-nette peuvent être basés sur des valeurs de limites de classes, recouvrant la diversité des marges observées dans une région (exemples : 200 €/ha ; 400 €/ha et 600 €/ha).

2. les indicateurs renseignés à dire d'experts en affectant directement une classe qualitative (ex : faible, moyen, élevé). Ces indicateurs sont le plus souvent proposés pour renseigner certains critères basiques de la contribution au développement social qui sont par nature, porteur d'une part de subjectivité difficilement contournable (exemple de critère : « Complexité de mise en œuvre » des systèmes de culture). Pour ce type d'indicateur, plusieurs recommandations ont été édictées par les concepteurs pour faciliter l'affectation d'une classe qualitative à dire d'experts.

3. les indicateurs composites élaborés par expertise dirigée grâce à des arbres dits « satellites » mis en œuvre sur DEXi (exemples : « Maîtrise des adventices », « Conservation de la macrofaune du sol »). Ce dernier type d'indicateurs est proposé pour répondre à des domaines de préoccupation relativement complexes, ne pouvant pas être évalués par un mode de calcul simple et pour lesquels il n'existait pas de modèle opérationnel.

Les modèles d'évaluation développés sur DEXi s'appuient sur un processus d'agrégation spécifique permettant de synthétiser progressivement l'information des critères basiques jusqu'à un critère agrégé unique permettant d'accorder une note de performance globale aux systèmes évalués.

Dans DEXi, les agrégations sont effectuées au niveau des critères agrégés via le recours à des "fonctions d'utilité" matérialisées sous la forme de tableaux renseignés manuellement à dires d'experts selon un raisonnement qualitatif du type « si-alors » tel que :

SI <le critère 1 est "très faible"> ET SI <le critère 2 est "faible à moyen"> ALORS <le critère agrégé est "très faible"> (cf. figure ci-contre).

Lorsqu'une table est entièrement renseignée, le logiciel propose une estimation du poids indirectement affecté à chaque critère agrégé dans la table.

DEXi offre aussi la possibilité de renseigner les fonctions d'utilité directement à partir des poids relatifs (exprimés en %) que les utilisateurs souhaitent accorder aux critères à agréger.

Cependant, cette fonctionnalité ne donne qu'une représentation approximative des tables d'agrégation car pour une même pondération il existe plusieurs manières de renseigner ces tables et donc de discriminer les systèmes de culture évalués. Il est par conséquent indispensable de vérifier manuellement les tables d'agrégation après avoir défini les poids dans le logiciel.