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Influence du mode d'accompagnement sur les pratiques culturales et leur durabilité

3.1. La théorie diffusionniste

Les premiers travaux de sociologie sur le processus d'innovation datent du milieu du XXe siècle, en pleine industrialisation, aux Etats-Unis.

Ils envisagent le développement d'une innovation comme la diffusion de nouveautés dans une société par des processus mimétiques et cumulatifs. Ces travaux soulignent également l'importance de la communication et des leaders d'opinion dans l'adoption effective d'une innovation, c'est-à-dire son entrée dans les usages. La théorie de la diffusion est ainsi basée sur le schéma classique de la communication : l'interaction émetteur-récepteur.

Fondamental

Selon E. Rodgers, l'adoption d'une innovation par un public repose sur 5 principes :

1. Son avantage relatif, associé aussi bien à des variables économiques qu'à du prestige social, de la construction de statuts sociaux ou de la satisfaction

2. Sa compatibilité avec les valeurs d'un groupe d'appartenance

3. Sa complexité

4. La possibilité de l'éprouver, de la tester en conditions réelles

5. Sa visibilité.

Il distingue également 5 phases dans le processus de décision et 5 groupes d'utilisateurs, répartis en fonction de la vitesse d'adoption d'une innovation.

5 phases d'adoption et 5 groupes d'utilisateurs[1]

Les limites de la théorie diffusionniste

1. Les acteurs humains forment un groupe homogène, ayant les mêmes objectifs et finissant tous par adopter l'innovation au final. Ils sont passifs et n'ont aucun rôle dans la conception des innovations.

2. Les objets et artefacts diffusés sont des entités figées. Cette théorie ignore les transformations de l'objet qui peuvent apparaître au fil du temps (learning by doing[2], learning by using[3], changement du marché).

Cette théorie est un outil intéressant pour traiter a posteriori d'une innovation qui s'est déjà diffusée, mais peu adapté à l'analyse des processus en cours.

Auteur : Laetitia STROESSER

Sources principales : Frédéric Goulet, L'innovation par retrait : configuration des collectifs sociotechniques et de la nature dans le développement de techniques culturales sans labour, novembre 2008 et Hèlène Brives, chapitre 2

Superviseurs : Stéphane DE TOURDONNET, Hélène BRIVES, Sarah CLERQUIN

  1. Laetitia Stroesser

  2. learning by doing

    Les nouvelles versions ou modèles que le concepteur peut livrer sur le marché. Autrement dit, un apprentissage par la pratique productive.

    Arrow (1962)

  3. learning by using

    Lors de la rencontre avec les « utilisateurs », leurs usages, aboutissant éventuellement au travers de « feed-back » à une modification de l'objet par le concepteur. Autrement dit, l'apprentissage par l'usage.

    Rosenberg (1982)

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