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Les opérations culturales et leurs outils

La dégradation des sols 

Du tassement au ruissellement

La porosité du sol, aussi bien par le nombre de pores et la qualité de son organisation en réseau, est essentielle à la circulation de l'eau, de l'air, des racines et des organismes vivants. Le premier niveau de dégradation est la perte de cette porosité par tassement : le sol devient plus compact.

Des phénomènes de stratification peuvent s'y ajouter. Lorsque la surface se "ferme", on parle de croûte de battance[1]. L'écrasement des gouttes de pluie sur le sol fait exploser les agrégats, ce qui crée un film étanche. Dans les couches profondes, on parle de semelles. Ce sont des discontinuités du profil, des zones de lissage qui coupent les réseaux et galeries et ralentissent l'infiltration de l'eau. Lorsqu'une telle fracture est provoquée par un travail du sol répété à une profondeur constante, il s'agit d'une semelle de labour. En cas de suppression du travail du sol, il arrive que l'ancienne zone travaillée, complétement désorganisée, s'effondre sous son propre poids.

Ruissellement (©agriculture-de-conservation.com)[2]

En conséquence, la vitesse d'infiltration de l'eau diminue. Le sol est saturé plus rapidement ; résultat, après une forte pluie, l'eau se met à ruisseler en surface, entraînant avec elle les sels minéraux et les argiles, ainsi que les résidus phytosanitaires. Le préjudice est donc double puisqu'il met en jeu à la fois le potentiel de la culture et la préservation de l'environnement.

L'érosion

L'érosion est la phase la plus critique du processus. Les eaux de ruissellement se concentrent et gagnent en puissance, ce qui provoque l'arrachage de morceaux superficiels de sol. Les pertes en sol peuvent être très importante. Visuellement, cela se traduit par des ravines, des fossés... En moyenne, l'ECAF (European Conservation Agriculture Federation) estime que l'érosion des sols en Europe est voisine de 17 tonnes/ha/an, alors que le taux moyen de formation des sols n'est que d'environ 1 tonne/ha/an !

Il existe d'autres formes d'érosion. L'érosion aratoire, fréquente sur les parcelles en pente, est provoquée par un labour[3] dans le sens de la pente qui fait "descendre" des blocs de terre, dénudant le haut des coteaux. Dans le cas de l'érosion éolienne, c'est le vent qui emporte les particules de sol. Cette dernière forme est peu fréquente sous nos climats.

Erosion (©agriculture-de-conservation.com)[4]

MéthodeReconnaître une structure de sol dégradée

Une structure de sol dégradée présente un profil discontinu : on observe des couches compactes dans le profil. Les plus fréquentes sont des semelles de travail, illustrées ci-dessous.

Semelle de labour (©agriculture-de-conservation.com)[5]
Semelle de TCS (©agriculture-de-conservation.com)[6]

Pour en savoir plus : comment observer son sol

Pour éviter et/ou limiter ces phénomènes, il est important de bien observer son sol et de connaître les leviers d'action possibles.

Auteurs : Maëva BOURGEOIS, Elise COQUILLART, Morgane COURNARIE, Claire FASSINO

Superviseurs : Matthieu ARCHAMBEAUD et Stéphane DE TOURDONNET

Source : Revue TCS n°11, Dossier "L'érosion des sols n'est pas une fatalité"

  1. Croûte de battance

    Croûte dure et lisse qui "ferme" la surface du sol, formée suite à une forte pluie.

  2. Farming communication

  3. Labour

    Technique de travail du sol visant à ouvrir le sol et le retourner avant le semis.

  4. Farming communication

  5. Farming Communication

  6. Farming Communication

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