Définition : Qu'est-ce qu'un mulch ?
Dans la littérature le paillis, aussi appelé mulch (terme anglais), désigne de manière générique une couche formée par un ou plusieurs éléments disposé(s) à la surface du sol ( Gonzalez-Sosa et al. 1999a[1]) Les paillis, ou résidus de cultures, sont produits au moment de la récolte d'une culture principale ou lorsqu'une culture de couverture est cultivée et tuée ou fauchée ( Hobbs et al. 2008[2]). Nous pouvons aussi définir le paillis comme une couche de matière organique destinée à protéger les sols exposés en éliminant l'impact direct des précipitations et le ralentissement des flux terrestres. Des photos de mulch (paillis de résidus végétaux) sont montrées ci-dessous.
A quoi sert un mulch ?
Le paillis ou mulch de résidus végétaux agit sur plusieurs aspects du fonctionnement des sols :
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La décomposition des mulchs
La décomposition des mulchs dépend essentiellement de :
De caractéristiques intrinsèques du mulch (teneur en C, teneur en N, nature des constituants, etc.),
De facteurs environnementaux (température, humidité, type de micro-organismes, activité microbienne, etc.)
Du contact entre le mulch et le sol (Jensen 1994).
Les chercheurs ont souvent utilisé le rapport C:N comme critère de contrôle de la décomposition et de la minéralisation de N ( Jensen et al. 2005[6]). Toutefois, ce rapport n'est qu'un indicateur indirect de la qualité des résidus végétaux pour une gamme donnée de type de résidus. Ce critère ne peut refléter la large diversité de constitution des litières et résidus végétaux et les teneurs en différents polymères et leurs interactions au sein des tissus végétaux sont les facteurs importants qui influencent la décomposition dans les sols. ( Chesson 1997)[7]
La surface de contact entre le mulch et le sol est un autre facteur très important de décomposition dans la mesure où elle régule les échanges entre le sol et le substrat des microorganismes et donc influence l'intensité de l'activité biologique. Des résidus enfouis se décomposent généralement plus vite que des résidus laissés à la surface (par exemple Douglas et al. 1980[8]) et plus la taille des éléments d'un même mulch est réduite plus il se décomposera rapidement pour des conditions environnementales identiques.
La vitesse de décomposition des résidus de culture dans les sols labourés n'est pas seulement affectée par la localisation mais aussi par la taille des particules. Diminuer la taille des particules par un broyage augmente l'accessibilité des tissus végétaux aux micro-organismes décomposeurs ; augmente le nombre de particules par unité de volume et donc améliore la distribution dans le sol (si ceux-ci sont mélangés) et finalement accroît les surfaces en contact avec le sol (cm2/cm3 de sol) , tout ceci permet un meilleur accès aux nutriments et à l'eau ( Angers & Recous 1997[9]).
Dans le cas de la décomposition des mulchs, la température et l'humidité du sol et du mulch sont des paramètres très importants. Des études ont montré une augmentation des taux de décomposition avec l'augmentation des précipitations et une diminution de décomposition dans des conditions plus sèches.
La modélisation couplée des processus biologiques et physiques est complexe ( Garnier et al. 2001 ; 2003[10], Coppens et al. 2007[11]). Peu de modèles ont développés des modules décrivant la décomposition des mulchs (e.g. APSIM, STICS, PASTIS)
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Auteur : Geoffroy Decam
Source : Thèse de Akhtar IQBAL Effets de la nature et décomposition des mulchs de résidus végétaux sur les services assurés par les sols en agriculture de conservation.
Superviseurs scientifiques : Sylvie Recous, Stéphane de Tourdonnet et Sarah Clerquin