La disponibilité pour les plantes de l'azote contenu dans la matière organique du sol dépend du processus de minéralisation qui permet de transformer l'azote organique en azote minéral, seule forme absorbable par les plantes cultivées. Ce flux d'azote minéralisé dépend du stock d'azote organique et de la vitesse de minéralisation. En AC, on observe généralement 2 processus contradictoires : une diminution de la vitesse de minéralisation dès la mise en place de ces techniques – induisant une diminution du flux d'azote minéralisé - et une augmentation du stock d'azote organique après plusieurs années – permettant d'augmenter le flux d'azote minéralisé (voir grain AC et MO).
Extrait du film "" - - Stéphane AISSAOUI
Toutefois, ces deux processus ne se font pas aux mêmes pas de temps. Dans les premières années de transition vers l'AC, c'est surtout la diminution de la minéralisation qui s'observe, pouvant dans certains cas conduire à des carences azotée. Il faut alors y remédier en augmentant la dose de fertilisation azotée ou en intégrant des légumineuses dans la rotation qui, à travers la fixation symbiotique, vont assurer une ressources d'azote supplémentaire pour l'agrosystème. Dans les années suivantes, l'accroissement de teneur en matière organique du sol permet un regain du flux d'azote minéralisé ce qui accroit la disponibilité de l'azote pour les plantes.
Extrait du film "" - - Stéphane AISSAOUI
Cet azote minéral du sol (essentiellement sous forme de nitrate) peut être entraîné par lixiviation au-delà de la zone racinaire le rendant ainsi indisponible pour les plantes et potentiellement polluant. En AC, la lixiviation du nitrate est affectée par deux processus contradictoires :
une meilleure infiltration de l'eau dans le sol (voir grain MO et structure) et une diminution de l'évaporation en raison du mulch peuvent conduire à une augmentation de la lixiviation : si on a plus d'entrée d'eau et moins de perte en surface, on augmente les pertes en profondeur ;
une utilisation accrue de plantes de couverture qui peuvent jouer un rôle de CIPAN (cultures intermédiaires piège à nitrate) en absorbant le nitrate du sol avant qu'il ne soit lixivié
L'équilibre entre ces deux processus dépend des conditions pluviométriques, du type de sol et des conduites culturales.
Auteur : Stéphane de Tourdonnet