Définition :
En effet il est courant que les agriculteurs alternent entre labour et non-labour sur une même parcelle selon les années, car la production est un peu inférieure quand le non-labour est reproduit chaque année. Ceci dépend cependant du type de culture et de la région.
Exemple :
En France, après 5 années consécutives de non-labour, la production n'est pas impactée pour la culture de betterave, tandis que celle du blé tendre diminue de 4% et celui de l'orge 9%.
La culture de tournesol s'accommode mal au non-labour car ce dernier rend l'enracinement plus difficile, engendrant ainsi une diminution de la qualité et du rendement (Agreste, 2008)[3]. |
Le non-labour est plus adapté aux cultures d'hiver et se prête mal à la monoculture.
En Europe, les exploitations conduites en AC n'engendrent généralement pas d'augmentation de production.
Cependant, la diversité des pratiques de l'AC et des contextes entre les pays ne permet pas de dresser une tendance générale concernant l'AC en Europe.
Il semblerait que le niveau de précipitation, plus important au Nord de l'Europe qu'au sud, soit un facteur important. En effet, la production en non-labour est équivalente voir supérieure à celle en labour dans les pays plus arides du sud de l'Europe. A l'inverse, elle est rarement plus élevée dans les pays au Nord tels que la Finlande ( Riley et al., 1994[4]; Arvidsson, 2010a[5]). | Couvert de moutarde sous la neige (©Arvalis-infos.fr) |
Exemple :
En Espagne, la production en non-labour augmente entre 10 et 15%, surtout lors des années sèches (Arrue et al., 2007)[6]. La production en orge au sud du pays en non-labour est doublée par rapport au conventionnel (Fernandez- Ugalde et al., 2009b)[7].
En France dans le cadre de l'AC, la production pour des terres pauvres ou moyennement fertiles évoluent peu, de plus ou moins 10% ( Agreste, 2008[3]). En revanche elle diminue légèrement, de 10 à 20%, pour des terres très fertiles ayant un niveau intensif de production au départ (Bertrand et al. 2005)[8].
Il est cependant important de mentionner que la suppression/réduction du labour engendre des économies non négligeables. Ainsi la rentabilité de l'AC repose sur l'équilibre entre coût du travail du sol et coût des herbicides. Les études montrent ainsi que bien menées, la production de la culture de vente en AC peut être équivalente à celle en systèmes conventionnels.
Attention :
Une forte compétition avec le couvert végétal peut amplifier la diminution de la production de la culture de vente (Shili-Touzi et al. 2010)[9]. Cependant cette compétition peut être évitée en effectuant correctement les dates de semis et en exploitant les dynamiques de croissances entre les deux espèces
Semis direct de maïs sous couvert de féverole dans le Gers (photo et semis : Jean Hamo, © http://agriculture-de-conservation.com/) |
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Auteurs : Lucile Bretin, Marjorie Bru, Auriane Eysseric
Supervisions et corrections : Jean-François Vian, Joséphine Peigné, Eric Blanchart
Sources:
- Soane, B.D., Ball, B.C., Arvidsson, J.Basch, G., Moreno, F., Roger-Estrade, J., 2012. No-till in northern, western and south-western Europe: A review of problems and opportunities for crop production and the environment. Soil and tillage research, 118, 66-87.
- R. Lahmar, 2010. Adoption of conservation agriculture in Europe. Land use and policy, 27, 4-10.
- Catherine Chapelle-Barry, 2008. Dans le sillon du non-labour. Agreste Primeur, 207. Disponible sur internet : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur207.pdf [consulté le 01/04/2014]