Le Nord du Cameroun
L'activité agricole
Nous sommes dans la région du Nord du Cameroun. La majorité des agriculteurs cultivent le cotonnier mais aussi, sur une plus grande surface, des cultures vivrières, comme le maïs, le sorgho, l'arachide, le niébé. Cette région a une longue histoire agraire marquée par des flux migratoires et la coexistence de l'élevage avec l'agriculture, et ces deux activités sont souvent conduites séparément sauf dans le cas des agroéleveurs, qui constituent moins de 20% des producteurs.
Les éleveurs focalisés sur l'élevage bovin ont depuis plusieurs siècles utilisés les ressources naturelles pour alimenter leur bétail. Aujourd'hui ils développent un peu plus les cultures vivrières, principalement les céréales. Une partie des productions alimentaires est vendue sur les marchés locaux ou au sud du Cameroun, l'autre est réservée à l'alimentation familiale.
La surface moyenne de ces exploitations est d'environ 3 hectares. La cohabitation plus ou moins facile entre les différents systèmes de production provoque une compétition pour l'accès aux ressources naturelles. Par exemple ces différents types d'unité de production ont toutes besoin d'utiliser les résidus de culture comme matériaux de construction, fourrage au cours de la saison sèche et parfois comme combustible.
Des autorités coutumières
Le Nord du Cameroun est aussi caractérisée par une présence encore forte des autorités coutumières à plusieurs échelles territoriales. Le chef du village est chargé de la gestion du foncier et des problèmes courants de cohabitation entre les habitants, et avec les étrangers de passage, surtout des éleveurs. Il rend compte aux chefferies d'ordre supérieur au niveau du canton, lawanat en langue locale, ou de la région coutumière, le lamida, qui sont en mesure de régler les conflits sans faire appel aux services publiques.