Les échanges de matériel végétal à l'origine de l'introduction d'organismes nuisibles

La nuisibilité des agents pathogènes

Définition

Les agents pathogènes provoquent des symptômes plus ou moins marqués sur les plantes qu'ils infectent. Les symptômes révèlent des altérations du végétal par rapport au phénotype attendu (par exemple des feuilles jaunes au lieu de feuilles vertes). Les dégâts se rapportent au produit ou au potentiel de production.

Intensité des symptômes et dégâts ne sont pas forcément corrélés. Par exemple, l'ergot des céréales provoqué par le champignon Claviceps purpurea entraîne des symptômes limités. Les symptômes sont constitués par des ergots noirs sur les épis (les sclérotes), mais ces sclérotes contiennent des alcaloïdes très toxiques pour l'homme et les animaux. Des normes strictes ont été fixées (seuil toléré, tri des lots de grains contaminés, voir la fiche http://www.fiches.arvalis-infos.fr/fiche_accident/fiches_accidents.php?mode=fa&type_cul=1&type_acc=4&id_acc=276 ).

La présence d'un agent pathogène sur une plante hôte peut entraîner différents types de symptômes, sur différents organes.

Le port général de la plante peut être affecté : port en balai de sorcière fréquent chez les maladies à phytoplasme[1] (Aster Yellows withches broom), rabougrissement, nanisme, souvent rencontrés dans les maladies à virus, par exemple, la jaunisse nanisante de l'orge provoquée par le Barley yellow dwarf virus.

Différents organes peuvent être touchés : les feuilles, les tiges, les fleurs, les fruits, les racines. Les infections virales provoquent souvent des mosaïques au niveau foliaire (par exemple, le virus de la mosaïque du tabac (TMV)) et le terme de « mosaic » se retrouve dans la dénomination de plusieurs espèces virales.

Des symptômes de nécrose, de dessèchement, des pertes de vigueur, des flétrissements[2], des pourritures[3], des déformations d'organes (galles) ont pu être associés à des agents pathogènes et sont illustrés, pour certains dans la suite de cette présentation.

Un même symptôme peut être provoqué par des agents pathogènes différents ou par des facteurs abiotiques (froid, sécheresse, carence minérale, déséquilibre, pH inapproprié...).

On peut distinguer les symptômes primaires qui sont à l'origine de l'ensemble des anomalies observées chez la plante et les symptômes secondaires qui sont les conséquences des premiers. Les dégâts provoqués par les agents pathogènes ont pour conséquence des pertes de rendement et donc des pertes économiques.

Tableau montrant les % de pertes de récolte dus à différents bioagresseurs pour quelques cultures majeures, construit d'après les données de Oerke et Dehne, 1997.
Tableau montrant les % de pertes de récolte dus à différents bioagresseurs pour quelques cultures majeures, construit d'après les données de Oerke et Dehne, 1997.

Ce graphique illustre les pertes de rendement dues aux organismes nuisibles sur d'importantes plantes cultivées (coton, pomme de terre, maïs, blé, riz). La barre « total sans protection » correspond à une estimation des pertes de récolte si aucun moyen de contrôle n'est mis en place dans la culture, elle atteint 80 % pour le coton et le riz, environ 70 % pour la pomme de terre, 60 % pour le maïs et environ 50% pour le blé. Les pertes réelles (en utilisant des moyens de contrôle contre les bioagresseurs) avoisinent 40% (plutôt 50% pour le riz). Une estimation des pertes dues à chaque grande catégorie de bioagresseurs (mauvaises herbes, ravageurs, agents pathogènes) montrent qu'ils concourent chacun pour moins de 20 % des pertes pour une culture donnée avec des importances relatives quelque peu différentes d'une plante à l'autre.

En résumé, les agents pathogènes peuvent provoquer des pertes à la récolte et après la récolte (maladie de conservation, par exemple) entraînant des pertes quantitatives et qualitatives de la production agricole.

Remarque

Notre but n'est pas de présenter un cours de pathologie végétale, mais pour aller plus loin, on pourra utilement consulter:

  1. Phytoplasme

    bactérie phytopathogène, appartenant à la classe des Mollicutes. Ce sont des bactéries sans paroi, que l'on retrouve dans le phloème des plantes infectées. Les phytoplasmes ont besoin d'un insecte vecteur pour être transmis d'une plante infectée à une plante saine. Sinon étant donné leur présence dans les tissus conducteurs, la transmission par les opérations de multiplication végétative est aussi possible

  2. flétrissement (wilt)

    affaissement ou perte de turgescence des tissus d'une plante.

  3. Pourriture (rot)

    Les pourritures procèdent d'une décomposition des tissus, le symptôme de pourriture peut se manifester au niveau des racines (root rot).

  4. Lepoivre P. 2003

    Lepoivre P, PHYTOPATHOLOGIE, 2003 les presses agronomiques de Gembloux, éditions de Boeck

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