Développement des Parasitoïdes
Par rapport à d'autres espèces, la plupart des parasitoïdes pondent peu d'œufs, mais comme ces œufs sont souvent déposés directement sur l'hôte, leur taux de survie est élevé. On distingue :
les parasitoïdes solitaires dont une seule larve se développe aux dépens de son hôte
les parasitoïdes grégaires chez lesquels plusieurs larves se développent sur un même hôte.
Les ectoparasitoïdes pondent leurs œufs à l'extérieur de l'hôte tandis que les endoparasitoïdes déposent leurs œufs à l'intérieur de l'hôte.
Un parasitoïde est dit koïnobionte (ou cenobionte) quand la femelle parasite ne tue pas l'hôte sur lequel ou dans lequel elle pond son œuf. Elle peut le parasiter précocement.
Un parasitoïde est dit idiobionte quand la femelle parasite tue ou paralyse l'hôte (adulte) avant d'y pondre son œuf.
D'autres espèces pondent leurs œufs dans le milieu ambiant, et dans ce cas, c'est la larve qui doit trouver son hôte.
Exemple : A. bilineata, prédateur de D. radicum
Aleochara bilineata (Coléoptère Staphylinidae) est prédateur de mouches ravageuses de crucifères comme Delia radicum. Les femelles d'A. bilineata pondent leurs œufs dans le sol près de la plante hôte. Une fois émergées, les larves du premier stade cherchent et parasitent les pupes de D. radicum. A. bilineata contribue à la stabilisation des populations de D. radicum. En effet, le contrôle de D. radicum se fait non seulement par les larves de A. bilineata qui attaquent les pupes, mais aussi par les adultes qui consomment une grande quantité d'œufs et de larves de mouches. Un adulte peut consommer jusqu'à 23,8 œufs ou larves de mouches par jour ( Royer et Boivin 1999[1]).
A côté des espèces solitaires et grégaires, quelques espèces pondent un seul ou quelques œufs qui se divisent ensuite par mitose pour former plusieurs individus. Ce phénomène est nommé polyembryonie.
On retrouve de la polyembryonie dans 4 familles d'hyménoptères : Encyrtidae, Platygastridae, Braconidae et Dryinidae.
Remarque : Record de fécondité des Encyrtidae
Les Encyrtidae détiennent le record de fécondité chez les insectes. Copidosoma floridanum (Hyménoptères Encyrtidae) peut produire plus de 3 000 individus à partir d'un seul œuf ( Ode, P.J & M.R. Strand. 1995[2]). Les espèces des autres familles produisent généralement moins de 100 individus à partir d'un seul œuf.
Exemple : C. koehleri, utilisé en lutte biologique contre la teigne de la pomme de terre
Copidosoma koehleri est l'une des espèces polyembryoniques les mieux connues pour ses qualités d'agent de lutte biologique. Cette espèce a été introduite et est maintenant établie dans plusieurs pays tels que l'Inde, l'île de Chypre, l'Australie, certaines régions d'Afrique où elle contribue grandement au contrôle de la teigne de la pomme de terre Phthorimaea operculella (Lépidoptères Gelechiidae) ( Greathead, D.J. 1986[3]). |
Proovogénie et synovogénie
Chez certaines espèces, les œufs du parasitoïde sont déjà matures dès l'émergence de l'adulte. La maturation des œufs se fait donc pendant les stades larvaires du parasitoïde. Cette condition est appelée proovogénie.
Par contre, chez d'autres espèces, les œufs deviennent matures progressivement après l'émergence du parasitoïde adulte. Cette deuxième condition est nommée synovogénie ( Godfray, H.C.J. 1994[4]).
Remarque : Caractéristiques des espèces proovogéniques
Ainsi, les espèces proovogéniques ne peuvent pas produire des œufs au stade adulte. Si leur ponte est déposée dans un hôte de moins bonne qualité, l'œuf risque de ne pas se développer. Cette perte d'œuf est néfaste pour ces espèces. Pour les espèces synovogéniques, la demande en protéine pour le développement des œufs durant le stade adulte du parasitoïde est plus élevée que pour les espèces proovogéniques. C'est pourquoi beaucoup d'espèces synovogéniques non seulement pondent, mais se nourrissent aussi au dépens de leur hôte. Ce phénomène est appelé host-feeding ( Van Driesche, R.G. & T.S. Bellows Jr. 1996[5]).
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Auteur : Lala HARIVELO RAVAOMANARIVO
Médiatisation : Emilie Alaux