La présence d'adventices[1] est un problème important en agriculture. Avec un labour[2] classique, on supprime le salissement à court terme, mais on ne résout pas le problème des adventices qui ne sont qu'enfouies et dont les graines peuvent germer une fois qu'elles reviennent en surface lors du labour suivant. En ce qui concerne les TCS[3], plus on réalise un travail superficiel, plus on favorise les adventices. Il faut donc bien raisonner ses rotations[4] et l'implantation des couverts.
Pour enlever un couvert en place sans chimie et sans travail profond du sol, on peut utiliser un rouleau hacheur[5] qui va tuer la végétation lignifiée. Il peut être également utilisé pour désherber. Il faut cependant passer au bon stade de développement, car si la végétation n'est pas assez développée elle repoussera et si elle est trop lignifiée elle ne sera pas détruite. Ce type de rouleau coûte moins cher qu'un broyeur. |
Conseil : Une bonne solution
Réaliser un faux semis[6] et le coupler à un déchaumage[7] qui va détruire les plantes levées et limite les nouvelles levées par un enfouissement des graines. Mais cela a tout de même un inconvénient : cela retarde la date du vrai semis, laissant moins de temps à la culture pour pousser et limitant donc le rendement final.
Remarque :
Couplé au faux semis, on peut choisir des variétés de céréales précoces qui permettent de retarder les semis afin d'attendre avant de détruire les adventices.
Attention :
Un faux semis en été est inutile! Car s'il ne pleut pas derrière, les adventices ne poussent pas et on ne peut donc pas les éliminer.
Et en post-semis ?
Il existe des outils pour désherber après le semis :
La houe rotative (peu agressive pour les plantules) qui permet de désherber en prélevée dans une culture dont les graines sont peu enterrées (céréales). On peut la passer en conditions plus humides que la herse. Elle permet à la fois un déracinement des adventices et une microfissuration de surface (ce qui est bien pour les sols fermes suite à un semis direct). Cet écroutage permet de relancer un peu de minéralisation[8] sans travail excessif du sol.
La herse étrille, plus utilisée pour des graines enterrées plus profond (maïs, féverole). Elle réalise un travail d'arrachage qui évite le redémarrage de la végétation adventice.
La bineuse (assez agressive pour les plantules) est plutôt un outil de rattrapage lorsque les outils précédents n'ont pas suffit. Elle se passe une fois que la culture est bien enracinée et peut résister à son passage.
Attention :
Lors du désherbage mécanique il faut faire attention aux conditions de ressuyage et de tassement du sol, ainsi qu'à la présence de croûte. De plus, il doit faire sec après l'intervention (par exemple passer en début d'après midi quand un petit vent souffle).
L'écimeuse
Après la bineuse, c'est l'outil de rattrapage ultime. La barre écimeuse est comparable à une faucheuse frontale retournée, qui permet grâce à ses lames légères qui tournent vite une destruction sélective des adventices qui dépassent de la culture et risquent de mûrir avant la récolte (folle avoine, panic, chardon, etc.). L'objectif est ici d'empêcher la fructification des adventices en tranchant leur cime avant la montée en graine, à une période de forte sensibilité.
Conseil :
Sur une même parcelle, alterner cultures de printemps et cultures d'hiver limite le développement d'adventices ayant le même cycle de développement que la culture.
Remarque :
Effectuer des passages répétés pour désherber est à la fois un coût économique pour l'agriculteur mais aussi un coût pour le sol qui subit un tassement plus important.
La gestion intégrée du salissement peut se faire de différentes manières.
Complément :
Voir le grain pédagogique : "Comment gérer le salissement de manière intégrée"
Auteurs : Maëva BOURGEOIS, Elise COQUILLART, Morgane COURNARIE, Claire FASSINO
Superviseurs : Matthieu ARCHAMBEAUD et Stéphane DE TOURDONNET