Rôles des collemboles
Les collemboles contribuent positivement à la qualité des sols. Ils ne peuvent pas être comparés aux animaux fouisseurs du sol, cependant certains d'entre eux (notamment Onychiuridae) contribuent à la création de microporosité dans le sol. Ils jouent également un rôle important dans la diffusion des propagules dans les différents horizons du sol et spécialement vers les lieux de décomposition de la matière organique ( Coleman et al.,2004[1]). Ils contribuent également au mécanisme de reproduction des mousses par transport des spores ( Jeffery et al., 2010[2]). |
Les collemboles sont de bons indicateurs de la qualité des sols, tout comme les vers de terres ou encore les acariens. En effet, leur nombre dépend du taux de matière organique, de la disponibilité en eau (sensible à la dessiccation) et de la pollution des sols. Ils sont alors utilisés pour évaluer l'écotoxicologie des sols (tests de survie et d'évitement), la nocivité des substances chimiques des sols ou encore pour analyser les effets des changements de pratiques agricoles ( Jeffery et al., 2010[2]).
Ils servent d'hôtes à de nombreux parasites tels que des bactéries, nématodes, champignons... Ainsi, le niveau de parasites par collembole traduit le niveau de pollution des sols ( Coleman et al.,2004[1]).
Collemboles phytophages
Quelques rares espèces de collemboles sont ravageurs. Il est alors possible de citer Sminthurus viridis qui peut réduire les rendements de trèfles de 50 % ( Hopkin, 2002[5]). |
Collemboles utiles
Certaines espèces consomment des champignons phytopathogènes : Sinella curviseta (Entomobryidae) consomme Fusarium oxysporum f.sp. radicis cucumerinum qui lui, est un ravageur du concombre ( Hopkin, 2002[5]). Des expériences ont montré que les collemboles consomment Rhizoctonia solani, pathogène racinaires des cotonniers. Ceci est donc bénéfique pour la culture de coton ( Coleman et al, 2004[1]). |
Fondamental : Services écosystémiques rendus par les collemboles
Décomposent et influencent donc la décomposition de la matière organique (Folsomia candida, Protaphorura fiata, Proisotomoa minuta) ( Jeffery et al., 2010[2]).
La plupart des sols contiennent 1 million de fèces de collemboles par m2. Ceci n'est pas négligeable et permet un retour des nutriments essentiels pour les plantes ( Hopkin, 2002[5]).
Permettent la résistance à certains ravageurs et à certaines maladies ( Jeffery et al., 2010[2]).
L'effet le plus important des collemboles réside dans la consommation des hyphes fongiques et des bactéries. Ils consomment 1 % de la population microbienne annuelle ( Hopkin, 2002[5]).
Impacts des pratiques agricoles sur les collemboles
Des études ont montré que les populations de collemboles se repartissaient différemment suivant les prairies, les forêts ou encore les sols cultivés. Par ordre d'importance, ils semblent plus abondants dans les sols des prairies, ensuite dans les forêts et enfin dans les sols cultivés ( Jeffery et al., 2010[2]).
Remarque :
Des expériences ont montré qu'une diminution du nombre de collembole conduit à une diminution de la biomasse végétale et racinaire ( Jeffery et al., 2010[2]).
Hutson (1978) a montré une augmentation de la longévité des collemboles à pH 4-6 et de la production d'œufs à pH 5-7. Cependant, toutes les espèces ne réagissent pas de la même façon face au pH : certaines espèces augmentent après acidification des sols, d'autres diminuent. Enfin, il a été montré que certains groupes de collemboles ne semblent pas affectés par les variations de pH ( Coleman et al.,2004[1]).
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Références Bibliographiques :
Auteurs : Auriane Eysseric, Marjorie Bru et Lucile Bretin
Supervisions et corrections : J-F Vian, Joséphine Peigné, Eric Blanchart