Notions générales
Le phosphore et le potassium apportés sur les cultures sont des éléments limités car tiré d'une activité minière. Les pays d'Afrique sont les principaux exportateurs, mais ce n'est pas sans conséquences sur la santé des miniers et de leur entourage. Il faut donc être extrêmement vigilant quant à leur utilisation. Le phosphore a un rôle plastique (sur la paroi cellulaire) et métabolique (échange énergétique) ; le potassium joue sur l'absorption et le transport de l'eau.
Le phosphore
Pas de phosphore, pas de photosynthèse. C'est un élément au cœur du métabolisme énergétique de la plante : les êtres vivants stockent leur énergie sous forme d'ATP dans des liaisons extrêmement fortes entre le phosphore et d'autres atomes.
Sa forme assimilable par la plante est le P2O5. Il est principalement présent dans les graines, donc la restitution ou non des pailles joue peu sur la quantité de phosphore. Les ions phosphates sont très peu mobiles dans le sol donc le risque de lessivage[1] est faible. Mais en contrepartie, c'est aux racines des plantes d'aller chercher cet élément. Certaines racines s'associent en symbiose avec des champignons, les mycorhizes, ce qui leur facilite l'absorption de phosphore.
Le potassium
Contrairement au phosphore, le potassium est principalement contenu dans les parties végétatives. La restitution des pailles apporte donc cet élément.
La rétrogradation
La rétrogradation est liée au pH et à la teneur en calcium. Lors d'un apport, le phosphore peut passer d'un état soluble à solide, indisponible pour la plante. Ce phénomène de rétrogradation dépend de divers facteurs : il est plus important dans les sols calcaires ou acides. Dans un sol acide, on pourra pratiquer le chaulage afin de maintenir un pH neutre. Le phénomène s'intensifie avec une température élevée et une faible teneur en matière organique[2]. |
Complément :
Pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article dans agriculture de conservation.com
L'analyse de sol
L'analyse est avant tout une photographie, un état des lieux de l'état chimique du sol, afin d'analyser les pratiques de fertilisation passées et d'établir une stratégie pour les années à venir. Un suivi des 30 premiers centimètres sera généralement suffisant (70 à 90% des racines s'y trouvent).
Une méthode possible est la méthode Hérody, qui couple des observations de terrains avec des analyses chimiques simples.
Rappel : Le rôle des plantes dans l'absorption des éléments minéraux
Le tournesol, le sarrasin ou la phacélie ont pour atout de rendre bien disponible le P et le K. Les mycorhizes, association entre champignons et racines, apportent des nutriments à la plante, notamment le P et K.
Auteurs : Maëva BOURGEOIS, Elise COQUILLART, Morgane COURNARIE, Claire FASSINO
Superviseurs : Matthieu ARCHAMBEAUD et Stéphane DE TOURDONNET