Depuis que l'homme sait dessiner il réalise des cartes
Les premiers document cartographiques représentaient à un moment donné le champ des connaissances accumulées au fil du temps sur un territoire.
Les premières cartes inventorient les lieux d'intérêt (ressources, lieu administratif ou religieux...), et les itinéraires pour relier ces points importants du territoire. A ce stade, le respect de la géométrie est souvent secondaire, ou pas encore d'actualité.
Informations[1]Cette tablette babylonienne en terre cuite de 600 avant JC est l'une des cartes les plus anciennes connues à ce jour.
La carte dite « Table de Peutinguer » est un très bon exemple d'une carte assimilable à un graphe ou une carte de métro. Cette carte est une reproduction d'un document romain datant de 350 après JC et reproduite ensuite au XIIe siècle. Elle cartographie toutes les villes d'importance de l'empire romain ainsi que les axes de circulation les reliant.
Cette carte devait être transportable. Elle a donc été créée sur un parchemin roulé dans un étui de 40 cm... Elle faisait 6 m de long.
Petit plus : chaque axe de circulation renseigne le nombre de jours de marche nécessaire pour une garnison romaine pour le parcourir... C'est donc, indépendamment de sa mauvaise géométrie, un document très moderne de part son contenu qui est en quelque sorte l'ancêtre de ViaMichelin.
L'au-delà des connaissances - ce qu'il y avait après la limite du territoire connu - était généralement alimenté par des représentations mystiques, cosmologiques, religieuses, qui permettaient de combler les lacunes et d'alimenter les croyances.
Les modes de représentation de l'espace sont largement tributaires de la culture du cartographe, de sa représentation du monde, de la place qu'il y occupe.
De même, l'ouverture ou le repli sur soi d'une société envers ce qui est au-delà de ses frontières a des conséquences sur la qualité du contenu des cartes produites. Un lecteur attentif pourra trouver dans les différentes productions cartographiques les indices d'ouverture ou au contraire d'aversion envers l'étranger.
Par exemple, l'effort fait pour représenter au mieux ce qui existe au-delà d'une frontière (en fonction des connaissances que l'on en a) ou de le remplacer par une simple dénomination de type « terres inconnues » associée à des traits plus qu'approximatifs peut en dire long sur la nécessité ressentie d'une société de vivre en autarcie ou non.
