Une accumulation de connaissance au fil du temps
Rien n'est acquis en terme de connaissances ensilées sur un territoire, sur le monde.
Ainsi la comparaison de la carte reconstituée du grec Ératosthène (IIIe siècle avant JC) avec ce qu'ont pu produire les autorités religieuses du moyen âge (XIIe siècle) avec les cartes en TO (Terrarum Orbis) laisse songeur sur l'oubli ou la perte des connaissances durant l'histoire de l'homme.
Cette carte de TO peut aussi être comparée à la magnifique réalisation de Muhammad al-Idrisi datant de 1154 qui représente l'ensemble du bassin méditerranéen et l'Europe. On peut constater la différence de contenu de cette carte. On voit aussi que les conventions cartographiques actuelles qui veulent que l'on représente le Nord en haut des cartes n'ont pas encore été adoptées.
Informations[3]Au moment du développement des échanges commerciaux et de l'exploration des continents, les cartes sont souvent les seuls documents disponibles pour savoir comment rallier deux comptoirs (en plus des récits des explorateurs). Elles laissent apparaître l'état des connaissances et les grandes voies d'exploration des continents mais aussi les vides qui sont autant de zones restant à explorer.
La carte suivante illustre la faible connaissance de la partie centrale du continent africain.
Christophe Colomb n'avait en poche que le récit du voyage de Marco Polo en Asie pour interpréter (de façon erronée) sa découverte des côtes de l'Honduras actuel.
La carte suivante illustre aussi le côté facétieux que peut avoir une carte :
La carte du Vinland est une carte datant peut-être du XVe siècle inspirée d'un original du XIIIe siècle. Elle a la particularité d'être la première carte connue montrant la côte de l'Amérique du Nord, et est plus ancienne que le voyage de Christophe Colomb (1492).
Légende en haut à gauche : « “Par la volonté de Dieu et après un long voyage depuis l'île du Groenland vers les parts les plus lointaines de la mer océane de l'ouest, naviguant au sud au milieu des glaces, les compagnons Bjarni et Leif Eiriksson découvrirent une nouvelle terre, très fertile et portant de la vigne [...] ils la nommèrent Vinland.” »
La plupart des études poussées sur cette carte suggèrent une carte truquée réalisée au 20e siècle sur deux feuilles de parchemin anciennes (sources Wikipedia).
L'affirmation des frontières des grands royaumes modernes après la renaissance passe par l'édition de cartes plus « justes » en terme de géométrie. La carte peut être vue comme un document accréditant de la propriété d'un territoire, libre à chacun de produire sa carte, encore faut il en avoir les moyens techniques, humains et financiers.
Aujourd'hui encore la carte reste une arme de communication incontournable qui modèle les consciences collectives. La représentation cartographique du territoire d'Israël donne lieu à un nombre conséquent de versions cartographiques suivant qui en est l'auteur.
La carte incarne depuis longtemps une arme politique et économique. Nombreux sont les pays utilisant les représentations cartographiques pour revendiquer des territoires qu'on leur conteste.
Ainsi, pour qui sait la lire, une bonne carte vaut bien une longue monographie.
L'apparition des atlas laissent entrevoir les premières cartes thématiques qui véhiculent une information non plus exhaustive sur un territoire, mais focalisée sur l'une de ses caractéristiques.
L'une des particularités des premiers atlas est la richesse des illustrations qui font des cartes de véritables œuvres d'art.
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