Les échanges de matériel végétal à l'origine de l'introduction d'organismes nuisibles

Les ressources favorables dans la zone d'introduction : généralités

Pour les plantes, on entend par ressources : l'eau, les sels minéraux, et la lumière. Pour les arthropodes et les agents pathogènes, les ressources sont les plantes, ils s'en nourrissent (les arthropodes phytophages) ou ils les parasitent (les agents pathogènes).

La probabilité effective d'établissement d'une espèce allochtone dans une nouvelle aire est liée la vulnérabilité (invasibility) de la zone d'introduction. La zone d'introduction se caractérise par différents types d'habitats, on peut citer par exemple : les habitats cultivés, les habitats urbains, les zones côtières, les forêts, les bois, les zones marécageuses ...( Pysek et al., 2010[1]). Les zones présentant une forte biodiversité et de faibles niveaux de perturbations (humaines) sont généralement plus résistantes à l'installation d'espèces exotiques. En effet, dans cette configuration, les ressources trophiques disponibles pour les espèces introduites sont très restreintes, ce qui ne va pas faciliter leur installation.

Au contraire, dans des environnements moins diversifiés et plus perturbés typiques des agrosystèmes cultivés, les niches vacantes dans lesquelles les espèces exotiques sont susceptibles de s'établir sont plus importantes.

Des données expérimentales recueillies sur les plantes envahissantes étayent ces hypothèses.

Le graphe montre la relation entre le nombre d'espèces envahissante qui s'établissent dans des parcelles expérimentales et la richesse en espèces végétales de ces parcelles. Globalement, on note une décroissance du nombre d'espèces envahissantes établies en fonction du nombre d'espèces végétales des parcelles.

Complément

Graphe montrant l'intensité du renouvellement des espèces en fonction de la perturbation des habitats, reproduit d'après G Fried, 2007.[3]

Pour construire ce graphe, un relevé annuel des trente espèces végétales les plus fréquentes a été fait. On a compté le temps nécessaire pour qu'une nouvelle espèce apparaisse dans cette liste des trente et les différents laps de temps sont reportés au-dessus de la flèche. Les relevés ont été faits annuellement pour les milieux cultivés (champs de maïs, colza, tournesol, blé et betterave) et le temps de renouvellement a été estimé à partir de données bibliographiques pour les autres habitats ( Fried, 2007[3]).

  1. Pysek et al., 2010

    Pyšek P, Bacher S, Chytrý M, Jarošík V, Wild J, Celesti-Grapow L, Gassó N, Kenis M, Lambdon P W, Nentwig W, Pergl J, Roques A, Sádlo J, Solarz W, Vilà M and Hulme P E (2010). Contrasting patterns in the invasions of European terrestrial and freshwater habitats by alien plants, insects and vertebrates. Global Ecology and Biogeography 2010, vol 19, pp 317-331.

  2. Extrait de « Précis d'écologie, 8e édition (Dunod) 2006»

  3. G Fried, 2007

    Fried G, 2007. Thèse de l'Université de Bourgogne, 2007, Variations spatiales et temporelles des communautés adventices des cultures annuelles en France.

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