Les taux journaliers de flux de CO2 ont été mesurés pendant 84 jours d'incubation et sont présentés dans les Figures a et b. Les taux journaliers de flux de N2O sont données dans les Figures c et d.

On constate une grande différence entre les deux sols au niveau des flux de CO2, le sol LAC dégageant beaucoup plus de CO2 que le sol ALA (Figure a).

Les deux mulchs ont un taux initial de minéralisation très différents avec un taux de CO2 dégagé beaucoup plus élevé pour WA que pour MD et ceci pendant les 6 premiers jours d'incubation. A partir du jour 14, on observe l'opposé avec des taux plus forts de minéralisation pour le traitement MD que pour WA. De manière générale, les taux de minéralisation du carbone diminuent avec le temps.

L'effet des précipitations sur les taux de CO2 dégagé est clair dans les deux cas : un pic de dégagement de CO2 est observé après chaque précipitation. Ce pic se forme toutes les deux semaines pour les expériences à régime de précipitation peu fréquent (IR) et intervient après l'apport d'eau, il dure 3 jours. Dans les scenarii avec un régime de précipitation fréquent (FR), les pics sont plus fréquents.

L'émission totale de CO2 pendant les 84 jours d'incubation, calculé à partir du taux journalier de minéralisation, s'élève à 54±2 C-CO2 g m-2 pour MD-IR-ALA, 126±9 pour MD-IR-LAC, 131±5 pour MD-FR-LAC et 124±7 pour WA-FR-LAC. Cela montre une forte influence du type de sol et un effet peu important de la nature du mulch et du régime de précipitation malgrès les différences observées dans les cinétiques de dégagement de CO2.

La cinétique des flux de CO2 est trés dépendante du régime de précipitation avec une augmentation de la minéralisation après chaque épisode, ainsi qu'une diminution rapide entre chaque précipitation. Cependant la somme de la minéralisation totale calculée n'a pas montré de diférence significative entre les deux régimes de précipitation et ce après 84 jours d'incubation. Avec le sol argileux (LAC), le carbone total était de 86,6 gC/colonne (80,3 g de carbone apporté par le sol et 6,3 g apporté par le mulch), malgrès le fait que l'ajout de C ne représentait que 7% du total de C, la plupart du dégagement de carbone par le CO2 s'est fait par une minéralisation de la Matiere Organique du sol. De plus, les deux régimes de précipitation différaient par la fréquence des précipitations mais la quantité d'eau apportée était la même sur la période d'incubation. Ceci explique probablement le fait que malgré la différence dans les cinétiques de minéralisation, il n'y ait pas de différence dans le total du dégagement de CO2 entre les deux régimes.

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Auteur : Geoffroy Decam

Source : Thèse de Akhtar IQBAL Effets de la nature et décomposition des mulchs de résidus végétaux sur les services assurés par les sols en agriculture de conservation.

Superviseurs scientifiques : Sylvie Recous, Stéphane de Tourdonnet et Sarah Clerquin