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Impacts de la Compétition

Dans la nature, la compétition joue un rôle important dans l'évolution et l'organisation des peuplements, en régulant la distribution et l'abondance des espèces. Il peut y avoir une variation des niches écologiques[1] et des chevauchements des niches.

La compétition entraîne également d'autres conséquences :

  • Elle peut modifier les caractères phénotypiques de l'individu (traits morphologiques, physiologiques, éthologiques) : diminution de la taille ou des graines ou des poids.

  • Elle peut exercer un effet sélectif qui transforme les performances écologiques de l'une ou de chacune des populations en présence, et par suite le changement de leur structure génétique.

La compétition peut aussi être un facteur d'évolution de la végétation ou de la diversité animale.

Par ailleurs, le résultat de la compétition interspécifique peut être modifié par l'intermédiaire d'un organisme extérieur tel qu'un prédateur ( Dajoz, R. 2006[2])

ExempleExemples de conséquences de la compétition

  • Pour les végétaux, on assiste à une succession de végétation. En forêt de Fontainebleau, le bouleau Betula verrucosa exigeant en lumière et aux graines légères est le premier arbre à s'installer sur les surfaces incendiées. Le pin sylvestre apparaît quelques années après, sous le couvert des jeunes bouleaux. Au bout d'une vingtaine d'année, les bouleaux sont dominés par les pins et meurent. Les chênes Quercus sessiflora et Q. pedunculata s'installent progressivement sous l'ombrage des pins. Enfin le hêtre, qui est une essence d'ombre finit par éliminer tous les arbres qui ne peuvent pas s'installer dans un sous-bois trop obscur.

  • Chez les animaux, elle est à l'origine du changement de la composition faunistique d'un milieu.

  • Dans l'île de la Barbade, la plante Asclepia curassavica sert de nourriture au papillon Danaus plexippus et à des punaises du genre Oncopeltus. Lorsque la plante Asclepia a été totalement exploitée, les chenilles de Danaus plexippus ont pu survivre aux dépens d'une autre plante Calotropis procera. Les punaises qui ne trouvent pas d'autre nourriture ont été presque éliminées ( Blackey, N.R. & H. Dingle, 1978[3]).

  • Rumex obtusifolius et R. crispus sont deux plantes qui entrent en compétition, et la première domine la seconde. Lorsque le chrysomèle Gastrophysa viridula attaque les feuilles des deux espèces, R. crispus montre une réduction beaucoup plus marquée de sa végétation (feuilles et racines) que R. obtusifolius. En même temps, le nombre de graines de R. obtusifolius et leur poids moyen sont réduits tandis que chez R. crispus seul le nombre de graines est réduit (Hadkinson & Hughes, 1982).

  • Le champignon Verticillium dahliae cause moins de dommages au coton attaqué par des acariens Tetranychus et réciproquement les acariens accroissent leur population moins vite sur du coton infesté par Verticillium.

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Auteur : Lala HARIVELO RAVAOMANARIVO

Médiatisation : Emilie Alaux

  1. Niche écologique

    Ensemble des conditions environnementales telles qu'une espèce donnée peut former des populations viables.

  2. Dajoz, R. 2006

    Dajoz, R. 2006. Précis d'écologie. 8è édition. Cours et questions de réflexion. L3, Master, CAPES, Agrégation. Sciences sup. Dunod Paris.

  3. Blackey N.R. & H. Dingle, 1978

    Blackey N. R. & H. Dingle, 1978. Competition : butterflies eliminate milkweed bugs from a carribean island. Oecologia, 37, p 133-136.

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