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Compétition intraspécifique

La compétition intraspécifique se manifeste par différents comportements

  • Le comportement territorial :

DéfinitionDéfinition : Comportement territorial

Il consiste à défendre une certaine surface contre les incursions des autres individus de la même espèce. La défense d'un territoire est un moyen d'augmenter les chances de survie en fragmentant les ressources (nourriture, nids) et en évitant une compétition trop grande.

Ce type de comportement est fréquent chez les Vertébrés (Oiseaux, Lémuriens) et les insectes (Libellules).

Ainsi, les lémuriens possèdent des glandes de marquage pour limiter leurs territoires, et les oiseaux mouches peuvent défendre un territoire dont la surface varie mais qui renferme toujours 1 600 fleurs sur lesquelles les oiseaux se nourrissent.

  • Le comportement agonistique

DéfinitionDéfinition : Comportement agonistique

C'est un comportement agressif, entre les individus d'une même population, pour l'accès à la nourriture, à un abri ou lors de la recherche de partenaire sexuel. Il peut se manifester sous forme de combats au cours desquels un partenaire chasse l'autre.

L'agressivité liée à l'invasion du territoire se manifeste à l'intérieur d'une même espèce. Un groupe de gorilles défendra son territoire contre un autre groupe de gorilles et non contre l'invasion d'une autre espèce animale. Ce n'est donc pas le territoire en tant que tel, mais la lutte ou la compétition inter-groupe qui – dans le comportement animal – est un mécanisme inhérent à chaque espèce... et le territoire semble en être le prétexte idéal.

L'écrasante majorité des animaux et des insectes possède ainsi des instincts territoriaux. Ils sont mis à contribution pour protéger les nids, dominer un groupe de femelles, délimiter un espace afin d'empêcher sa congestion, etc. Les raisons sont multiples mais le fait demeure, quasi-universel : un groupe est associé à un territoire. La limitation des groupes dans un territoire précis peut donner des avantages sélectifs : protection de la progéniture, évitement de la déperdition de la nourriture disponible, etc.

ExempleExemple : Cas de certains mammifères : loups, chiens, etc

Les mammifères ont des territoires plus précisément définis, qu'ils défendent parfois d'une manière très agressive, mais sans aller nécessairement au combat mortel : le plus souvent, les signes menaçants sont suffisants pour décourager l'intrus.

  • Le comportement de défense de territoire :

DéfinitionDéfinition : Comportement de défense de territoire

C'est un moyen de défense contre les prédateurs. En effet, l'animal connaît parfaitement son territoire (chemins de fuite) et peut échapper facilement à ses ennemis.

Ce comportement est différent du comportement agonistique en ce sens qu'il se manifeste entre les espèces, et non à l'intérieur d'une même espèce.

  • La Hiérarchie sociale

DéfinitionDéfinition : Hiérarchie sociale

C'est une organisation qui privilégie le rôle de certains individus dans le groupe, en leur assurant des avantages matériels, alimentaires, sexuels.

Ce comportement est fréquent chez les Mammifères et les insectes sociaux, et peut être assimilé à une forme de compétition.

La reconnaissance, par les membres du groupe, des différents statuts hiérarchiques est facilitée par des comportements (postures de dominance ou de soumission) et par des caractères morphologiques (taille, force, coloration).

ExempleExemples de hiérarchies sociales

Les primates, rats, poules, etc.

Mais aussi les insectes sociaux :

  • Les abeilles. Une colonie ne comporte qu'une reine. Si des larves de reine coexistent, celle qui émerge la première tue les autres en cours de développement. Et si deux futures reines émergent en même temps, elles se livrent à un combat singulier, celle qui en sort vainqueur devenant reine de la colonie.

  • Les hannetons. Les larves âgées de 3 ans attaquent les larves plus jeunes et empêchent leur développement. Cette forme de compétition directe explique pourquoi dans une région on ne trouve que des larves de même âge et pourquoi les adultes n'apparaissent que tous les 3 ans.

  • Les Coléoptères. Chez Aphodius howitti, les femelles pondent leurs œufs en amas et après éclosion les larves sont groupées. Une larve attaque ses congénères qui viennent à son contact en les mordant. Cette compétition contribue à maintenir les populations à un faible niveau.

  • Compétition pour l'alimentation

Elle augmente avec la densité de population et sa conséquence la plus fréquente est la baisse du taux de croissance des populations.

Cette baisse peut se manifester de façons très variées :

  • baisse du pourcentage de femelles gravides (ex cas des insectes, des cerfs),

  • augmentation de l'âge de maturité sexuelle (cas de l'éléphant),

  • baisse du nombre de jeunes par couple (mésanges Parus major),

  • baisse du nombre d'œufs pondus (drosophile),

  • diminution de l'espérance de vie des propagules (Ranunculus repens).

RemarqueRemarque : Chez les végétaux

Chez les végétaux, la compétition intraspécifique liée aux fortes densités se fait pour les facteurs limitants : eau, lumière, nutriments. Elle se manifeste par une baisse de la fécondité ou de la survie qui réduit fortement les effectifs de la population.

La compétition intraspécifique ne conduit pas seulement à des changements quantitatifs (nombre d'individus qui survivent) mais aussi à des changements qualitatifs (taille, fécondité, poids, ...).

  • Le tournesol. Une augmentation du semis entraine un étiolement de la plante qui produits des capitules moins gros, une diminution du nombre de graines par capitule et une diminution de poids des graines.

  • Les arbres. La compétition pour la lumière provoque une réduction considérable du nombre de jeunes arbres dans les semis naturels. Elle exerce aussi une action sur la forme des arbres qui sont très différents d'aspect à l'état isolé et à l'état groupé.

    → Un chêne isolé a une forme spécifique globuleuse, avec des rameaux répartis sur toute la longueur, les rameaux bas recevant suffisamment de lumière pour se développer. Dans un peuplement forestier, les feuilles et les branches inférieures sont ombragées par celles qui sont situées au-dessus et sur les côtés et qui appartiennent au même arbre ou aux arbres voisins. Un phénomène d'élagage naturel se produit qui provoque la mort et la chute des branches dont les feuilles ne reçoivent pas assez de lumière et chez lesquelles le bilan photosynthétique est négatif. L'arbre prend une forme forestière avec un fût droit, cylindrique et dépourvu de ramification sur une grande hauteur. ( Dajoz, R. 2006[1])

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Auteur : Lala HARIVELO RAVAOMANARIVO

Médiatisation : Emilie Alaux

  1. Dajoz, R. 2006

    Dajoz, R. 2006. Précis d'écologie. 8è édition. Cours et questions de réflexion. L3, Master, CAPES, Agrégation. Sciences sup. Dunod Paris.

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