Les échanges de matériel végétal à l'origine de l'introduction d'organismes nuisibles

Compétition avec les espèces autochtones

L'organisme nuisible peut se trouver, dans son aire d'introduction, en compétition avec d'autres espèces :

  • Dans le cas d'un agent pathogène, il peut y avoir compétition avec d'autres espèces ou d'autres souches de la même espèce pour coloniser le même hôte.

Cette compétition peut amener au déplacement d'une souche/espèce endémique, voire à son extinction.

Par exemple, en Espagne, c'est la présence d'un hôte alternatif (le haricot commun) et un meilleur taux de transmission par les vecteurs qui ont permis au virus introduit, le Tomato yellow leaf curl virus -Mld d'Israël de supplanter le virus indigène en Espagne, le Tomato yellow leaf curl sardinia (TYLCSV) en l'espace de trois ans ( Sanchez-Campos et al., 1999[1]).

De même, la seconde épidémie de la maladie hollandaise de l'orme a été provoquée par l'espèce Ophiostoma novo-ulmi qui a supplanté Ophiostoma ulmi.

  • Dans le cas des arthropodes, la compétition entre différentes espèces pour l'accessibilité à une plante ressource va moduler les possibilités d'invasion.

Si les espèces introduites se développent sur des végétaux également introduits, ceux-ci sont généralement indemnes de tout ravageur indigène de la zone d'introduction car non adaptés aux plantes introduites. Dans ce cas, l'espèce introduite trouve une ressource intéressante à son développement sans compétiteur indigène.

Au contraire, si les espèces introduites se développent sur des végétaux endémiques de la zone d'introduction (ou introduits depuis très longtemps), d'autres phytophages s'alimentent et se reproduisent déjà sur ces végétaux. La capacité d' établissement de l'espèce introduite dépend alors de sa capacité à concurrencer les espèces initialement présentes :

- une fécondité plus importante peut par exemple entraîner une augmentation rapide des individus introduits qui ne vont plus laisser alors de ressources suffisantes à la survie de l'espèce indigène,

- de même, un différentiel, entre les espèces introduite(s) et indigènes, dans la capacité à exploiter les ressources (alimentaires) va moduler l'efficacité de l'invasion. Ainsi, une espèce introduite plus vorace entraînera une limitation des ressources disponibles pour l'espèce indigène.

  1. Sanchez-Campos S. et Al. 1999

    Sanchez-Campos S, Navas-Castillo J, Camero R, Soria C, Diaz J A and Moriones E (1999). Displacement of Tomato Yellow Leaf Curl virus-Sr by TYLCV-Is in tomato epidemics in Spain. Phytopathology 1999, vol 89, pp 1038-1043.

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