Le travail localisé à la bande semée concerne surtout les cultures écartées.
On distingue ici trois types de travail localisé :
Le strip-till
Le pré-traçage
Le micro-travail en semis-direct
Pour la fertilisation[1] localisée à la bande de semis, le risque est de trop concentrer la dose et de brûler la plante, sauf si on utilise un engrais organique (fiente, farine de viande...).
Il est cependant plus économique de fertiliser lors du même passage que le travail précédant le semis, ou au moment du semis. De plus, il y a peu de risques si on place l'engrais à la bonne profondeur (suffisamment profond pour ne pas brûler la jeune racine mais pas trop pour que la plante puisse aller le chercher : en général 2 à 3 cm en dessous du positionnement de la graine).
Strip-till
Le strip-till est une technique de fissuration localisée à la bande de semis.
C'est avant tout un concept et non un outil. On travaille d'une manière profonde peu large allant jusqu'à un travail peu profond très large. Plus ce travail est superficiel, plus il est technique. C'est une technique de sécurisation du semis. En effet, elle est très localisée et pointue si elle est réalisée de manière superficielle. Et bien qu'un peu plus onéreuse que le semis direct seul elle sécurise l'implantation en créant des environnements locaux très fertiles directement utiles à la culture (et pas aux adventices[3]) ce qui permet d'en tirer plus de bénéfices. |
Attention :
Cette technique ne remplace pas une structure de sol qui ne fonctionne pas au départ ! Elle ne peut pas corriger un défaut majeur de structuration du sol (problème de fertilité physique, ou chimique ou encore, d'activité biologique).
Les avantages du semis-direct sans les inconvénients
Pas d'impact du travail sur la totalité de la surface de la parcelle → préserve le profil entre les lignes de travail (bon développement de la vie biologique) + maintient la portance du sol
Débris végétaux conservés entre les rangs → alimentation du stock de matières organiques → vie biologique active + limitation des pertes d'eau par évaporation ou ruissellement + limitation du salissement de l'entre-rang
Absence de résidus[4] sur la ligne de semis → meilleur positionnement des semences car il n'y a pas de gêne + meilleur ressuyage
Travail localisé à la ligne de semis → meilleur réchauffement + minéralisation[5] → développement de la culture qui prend l'avantage sur les adventices
Action de la fissuration → facilitation de la progression racinaire de la culture
Travail localisé qui produit suffisamment de terre fine pour un meilleur contact terre/graine
Si printemps sec → favorise la remontée capillaire
Pour les éleveurs : restructuration du profil du futur lit de semences après récolte et/ou épandage des effluents organiques
Si implantation dans un couvert : création d'une ligne de semis beaucoup plus propice à la levée qu'en semis direct stricto sensu car le couvert vivant est écarté plus efficacement → semer du maïs ou du tournesol dans une prairie ou une luzerne
Attention : Mais quelques inconvénients à savoir éviter
Si le strip-till est réalisé dans de mauvaises conditions, la plante peut se retrouver enfermée dans la rigole créée par la dent. Du coup les racines n'utilisent pas l'ensemble du profil qu'elles pourraient, comme si elles étaient dans un pot de fleur.
Ce risque est accentué en terre argileuse (<20-25% d'argile) car la dent provoque une tranchée aux bords lissés qui empêche la bonne progression des racines.
En ne travaillant que la ligne de semis, on l'expose aux intempéries, avec un risque qu'elle ravine. Tout ce qui était avantageux est alors désavantageux.
Le strip-till est le plus pratiqué pour des cultures de printemps (maïs, tournesol, betterave) mais aussi pour du colza et de la féverole.
Remarque :
Les terres qu'on labourait à l'automne sont celles qu'on strip-tille à l'automne. Les terres qu'on labourait au printemps sont celles qu'on strip-tille au printemps.
Les sols argileux sont les plus sensibles à un mauvais usage du strip till.
Le strip-till peut être réalisé pour une culture d'hiver comme pour une culture de printemps.
Plusieurs constructeurs de machines agricoles proposent des strip-tills mais on peut aussi fabriquer soi-même son strip-till.
Les éléments d'un strip-till peuvent varier d'un outil à l'autre.
Il existe d'autres travaux localisés à la bande semée.
Pré-traçage
Pre-traceuse ©http://agriculture-de-conservation.com |
Micro-travail en semis-direct
Le micro-travail se réalise uniquement sur le lit de semence (ce qui est plus restreint que la bande de semis) et il est spécifique au semis direct. Il peut être réalisé par des disques ouvreurs plus ou moins crénelés selon si la terre est plus ou moins fine, ou par un passage à vide du semoir. Sur les éléments d'un semoir-direct, des éléments peuvent être ajoutés pour réaliser des micro-travaux. Par exemple un micro-drainage peut être obtenu grâce à une microfissuration par l'action d'un coutre placé sur la dent semeuse. Ou encore la présence de socs pâte d'oie qui scalpent les débris végétaux. |
Le micro-travail se réalise uniquement sur le lit de semence (ce qui est plus restreint que la bande de semis) et il est spécifique au semis direct.
Il peut être réalisé par des disques ouvreurs plus ou moins crénelés selon si la terre est plus ou moins fine, ou par un passage à vide du semoir.
Sur les éléments d'un semoir-direct, des éléments peuvent être ajoutés pour réaliser des micro-travaux.
Par exemple un micro-drainage peut être obtenu grâce à une microfissuration par l'action d'un coutre placé sur la dent semeuse.
Ou encore la présence de socs pâte d'oie qui scalpent les débris végétaux.
Exemple : Une application sur le site de Farming Communication
Auteurs : Maëva BOURGEOIS, Elise Coquillart, Morgane COURNARIE, Claire FASSINO
Superviseurs : Matthieu ARCHAMBEAUD et Stéphane DE TOURDONNET